Windows Phone 8 : les constructeurs de mauvaise foi ?

Le quotidien taiwanais DigiTimes affirme que des constructeurs de smartphones bouderaient le système d’exploitation mobile de Microsoft, car le prix de la licence est trop cher, les parts de marché sont en deçà des prévisions initiales et que Nokia monopolise l’essentiel des ventes. Mais personne ne parle de Samsung sur Android, ni de l’absence de ces mêmes constructeurs depuis près d’un an sur Windows Phone 8.

La Rédac LesMobiles - publié le 11/06/2013 à 19h31

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Voilà une affirmation intéressante, qui cependant prête à se poser quelques questions. Selon le quotidien DigiTimes, qui a interrogé des fournisseurs taiwanais de nombreux constructeurs asiatiques (notamment locaux), les fabricants de smartphones boudent Windows Phone 8. En cause, trois facteurs économiques. D’abord, Windows Phone 8 représente 3 % de part de marché, alors que Microsoft prétendait au départ que l’OS atteindrait rapidement les 10 %. Deuxième élément, Nokia est trop présent. Il représente selon les sources de DigiTimes plus de 70 % des ventes. Selon une étude dont nous avons publié les résultats un peu plus tôt aujourd’hui, la part de Nokia sur le segment des Windows Phone atteint même les 80 %. Il faut dire, le constructeur finlandais a sorti depuis le début de l’année pas moins de 6 modèles et va continuer jusqu’en fin 2013 sur le même rythme. Cette part est donc assez légitime. Troisième raison, le prix de la licence de l’OS de Microsoft est trop élevé. Comparé à la gratuité d’Android, Windows Phone ne fait effectivement pas le poids. Dernier point additionnel, les constructeurs se plaindraient de ne pas avoir assez d’éléments sur lesquels se différencier et apporter une valeur ajoutée. Les sources de DigiTimes confient enfin que HTC, Huawei et Samsung, présents lors du lancement de Windows Phone, n’ont pas l’intention de réitérer. Et qu’Acer, Asus et ZTE, qui s’étaient déclarés intéressés pour lancer de nouveaux modèles en début d’année (à Barcelone notamment), ont décidé de reporter leurs lancements.

Objectivement, si ces affirmations sont vraies, ce qui est bien possible, Nokia étant peu ou prou le seul à couvrir toute l’actualité de Windows Phone depuis le début de l’année, il y a trois détails assez dérangeants. D’abord le fait qu’il y ait un problème de surreprésentation d’un constructeur vis-à-vis de tous les autres. Rappelons tout de même que Samsung monopolise, selon des chiffres Canalsys, près de 75 % des ventes mondiales de smartphone Android sur le premier trimestre. Ce qui est du même ordre d’idée que les 70 % à 80 % de Nokia sur Windows Phone. Et pourtant, personne ne semble abandonner Android pour autant. C’est même tout le contraire. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles le système de Google continue d’augmenter aussi rapidement.

Ensuite le fait que Windows Phone 8 ne représente que 3 %. Ceci n’est pas simplement dû qu’à un manque d’enthousiasme de la part des consommateurs, mais également du manque de modèles développés par les constructeurs. Cela va faire bientôt un an que HTC n’a pas sorti un seul modèle. Samsung non plus. Huawei n’en a qu’un et il n’est pas partout disponible. À l’inverse, Nokia, sans porter de jugement qualitatif, anime le segment. L’engouement suscité par le Lumia 925 prouve qu’il existe un marché et un public.

Enfin le fait que Microsoft ne laisse pas assez de souplesse aux constructeurs pour se différencier. Là encore, Nokia fait montre d’une certaine créativité. Qu’il s’agisse du design (corps unibody en aluminium), des applications embarquées (notamment Nokia Maps) ou des équipements (capteur photo avec optique Carl Zeiss), les nombreux Lumia se ressemblent, mais sont différents les uns des autres. Sur le prix de la licence, en revanche, nul doute que cela grève l'enthousiasme des fabricants...

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