Huawei développerait aussi son propre OS (et pas qu'une nouvelle surcouche)

Tout comme Samsung et moins comme Apple : c’est le dogme sur lequel semble s’appuyer Huawei dans sa stratégie produit. Non seulement le groupe chinois travaille sur une nouvelle interface moins marquée iOS, mais également sur son propre OS.

La Rédac LesMobiles - publié le 23/06/2016 à 17h59

Huawei veut dépasser Samsung. Richard Yu, son patron a été assez clair avec cet objectif pour lequel il s’est donné cinq ans pour y parvenir. Et pour cela, l’une des stratégies de l’entreprise est de singer certains éléments de la stratégie du leader coréen. Développer un catalogue de produits plus cohérent. Augmenter le nombre de terminaux. Monter en gamme les smartphones les plus emblématiques avec des designs innovants, des matériaux premium et des accords stratégiques avec des grandes figures technologiques, comme Leica, pour se démarquer de la concurrence. Mais l’un des points sur lesquels Huawei n’a pas encore oeuvré est l’interface. C’est-à-dire Emotion UI.

Eviter de ressembler à Apple...

Il y a deux jours, nous rapportions une indiscrétion stipulant que Huawei travaille sur une nouvelle version d’EMUI, laquelle devrait logiquement être numérotée 5.0. Cette interface aurait deux objectifs. Le premier est de simplifier sa prise en main, grâce à une ergonomie plus proche de celle d’Android stock. Le second objectif est d’être moins proche d’Apple, l’un des reproches généralement faits par les rédacteurs high-tech, nous compris. Nous vous conseillons la lecture du test du P9 ou du Honor 7 pour vous faire un avis sur la question.

Selon nos confrères de The Information, Huawei aurait pour cela engagé Abigail Brody en tant que vice-présidente du design. Ancienne responsable du design chez Apple, elle a participé au développement de la toute première version d’iOS. Voià qui est donc cocasse : Huawei engage l’une des personnes à l’origine d’iOS pour créer une surcouche qui doit justement s’éloigner d’iOS. Mais d’une certaine manière, ceci est loin d’être idiot : Abigail Brody est certainement l’une des personnes qui connait le mieux iOS et donc l’une des rares à être capables de proposer quelque chose de différent.

... mais tout faire comme Samsung !

Ce n’est pas la seule information dévoilée par The Information. Selon le journal en ligne qui cite trois personnes ayant été informées sur le sujet, Huawei travaille parallèlement sur un OS à part entière et non plus uniquement sur une surcouche d’Android. Une stratégie à double entrée qui nous rappelle évidemment Samsung avec Tizen. Ce système d’exploitation, encore embryonnaire, aurait été pris en charge par d’anciens employés de chez Nokia. La Finlande est visiblement le fournisseur officiel de nouveaux OS...

Les raisons de l’existence de cet OS sont aussi simples que celles qui ont amené Samsung à vouloir créer Tizen : « mieux vaut prévenir que guérir ». Dans le cas où Google souhaite changer les règles de son partenariat avec les constructeurs, notamment sur la customisation d’Android et l’application de surcouche (sujet épineux, car en lien direct avec les problèmes de fragmentation du parc Android et de lenteur de la propagation des mises à jour), Huawei aurait une porte de sortie toute prête pour couper les ponts avec Mountain View.

Se préparer à toute éventualité, même les pires

Mais comme Samsung, Huawei sait pertinemment que son succès, mais aussi son équilibre économique, est intimement lié à Android. Investir dans la création d’un OS, convaincre les développeurs, les opérateurs et les usagers, maintenir et améliorer le système d’exploitation : tout cela échappe aujourd’hui aux constructeurs qui ont choisi la plate-forme de Google, même si cela inclut quelques inconvénients. Et compte tenu des difficultés qu’un Samsung rencontre avec Tizen malgré l’investissement et la puissance, Huawei ne semble pas presser de se passer de son partenaire américain.

Suivez toute l’actualité LesMobiles.com sur Google Actualités

LesMobiles.com rédige ses contenus en toute indépendance. Certains produits et services peuvent être référencés avec des liens d’affiliation qui contribuent à notre modèle économique.

Ailleurs sur le web

Nos guides et comparatifs