Android Pay : pas de commissions prélevées par Google sur les transactions ?

Les réseaux de distribution américains n’acceptent pas Apple Pay en partie à cause d’une commission supplémentaire prélevée pour chaque transaction. Google n’aurait pas eu la chance de négocier cela auprès des émetteurs de carte. Mais est-ce vraiment une mauvaise nouvelle ?

La Rédac LesMobiles - publié le 08/06/2015 à 14h17

Bientôt, trois solutions de paiement seront proposées aux utilisateurs de smartphones. Les propriétaires d’un iPhone disposeront d’Apple Pay. Les acheteurs d’un Galaxy bénéficieront de Samsung Pay. Et ceux qui opteront pour un mobile sous Android pourront compter sur Android Pay. Les trois solutions sont officielles, mais seule l’une d’entre elles est aujourd’hui en fonctionnement : celle de la firme de Cupertino. Pour les autres, il faudra attendre la fin de l’année et dans certains pays seulement.

Cependant, ce n’est pas parce que Apple est parti le premier qu’il arrive en pole position. Car malgré toute sa puissance de persuasion, que ce soit auprès des consommateurs, des institutions et des distributeurs, la firme semble avoir des difficultés à imposer son application, notamment auprès des boutiques qui boycottent Apple Pay. Deux raisons principales. La première est le coût du remplacement du terminal de paiement. Aux États-Unis, les terminaux usent majoritairement des bandes magnétiques des cartes de crédit. Or, Apple Pay utilise exclusivement une connexion sans contact. Il faut donc renouveler l’équipement de la boutique, aux frais de cette dernière.

La commission : un bien pour un mal ?

La seconde raison, et certainement la plus importante, est la commission qu’Apple a réussi à négocier avec les porteurs de carte. Un point d’éclaircissement : chaque paiement effectué avec une carte Visa ou Mastercard génère pour ces derniers une commission sur la transaction. Cette transaction est supportée par le marchand, car il s’agit d’une facilité de paiement. Voilà pour le modèle courant.

En tant que premier arrivé, Apple a réussi à imposer une commission supplémentaire. Celle-ci est de 0,15 % sur une carte de crédit (carte très utilisée outre-Atlantique où les sommes dépensées sont remboursées par mensualité) et de 0,5 % sur les cartes à débit immédiat (telles que celles qui sont généralement délivrées par les banques françaises). Si cela représente un potentiel considérable en terme de revenus, cette commission est aujourd’hui un frein au développement d’Apple Pay.

Aux innocents les mains pleines

Cette situation risque cependant d’être unique et temporaire. Car, selon le Wall Street Journal, Android Pay, certainement le principal concurrent d’Apple Pay, ne devrait pas générer de commission. Non pas que Google soit devenu philanthrope, mais Visa, American Express et MasterCard semblent vouloir changer les règles techniques et économiques d’une transaction par carte bancaire. En effet, en octobre dernier, les trois acteurs ont développé une nouvelle méthode de sécurisation de transmission des données qui entre progressivement en vigueur. Celle-ci s’appuie sur un standard technique qui supprime (certainement partiellement) la commission des émetteurs de carte. Et donc celle des applications de paiement.

Mais, malgré cela, Google pourrait s’en sortir largement mieux qu’Apple, car les enseignes seront plus disposées à accepter plus vite ce moyen de paiement, et non celui d’Apple. Le raisonnement est simple. D'abord, le terminal est un investissement élevé, mais unique (ou très rare) et qui deviendra à terme obligatoire (et qui est commun aux deux moyens de paiement sur mobile). Ensuite, les commissions d'Apple ne sont pas élevées, mais elles sont multipliées par le nombre de paiements réalisés. À terme, ce sont ces dernières qui coûtent le plus cher à une boutique. Voilà pourquoi la balance pencherait plus du côté de Mountain View. Reste à savoir comment Google parviendra à se rémunérer sur ce service.

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