Après Huawei, le gouvernement américain s’attaque à ZTE

Plus de composants américains pour ZTE, ni même de logiciels américains. La firme chinoise se voit bannie pour sept ans de l’écosystème technologique des États-Unis. Une affaire qui rappelle celle de Huawei, sans pour autant être liée.

La Rédac LesMobiles - publié le 17/04/2018 à 15h30

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Le département américain du commerce a décidé d’empêcher les concepteurs américains de composants et de logiciels de vendre leurs produits à ZTE. Cela concerne aussi bien les composants pour les smartphones, les téléphones, les modems et les équipements réseau. La durée de cette interdiction est de sept ans. Autant dire une éternité en téléphonie mobile. Si les raisons de cette décision n’auraient aucun lien officiel avec les actions prises par les États-Unis contre Huawei, le fait que les deux affaires concernent un fabricant chinois de renommée mondiale les rapproche.

Plus de composants Qualcomm, Intel ou autre

Cette information est rapportée par la très sérieuse agence de presse Reuters. Le département américain du commerce annonce avoir émis une interdiction à toutes les entreprises américaines développant des composants matériels et logiciels de vendre leurs produits à ZTE. Cette interdiction est applicable sur les sept prochaines années. Ce qui pourrait très bien forcer ZTE à mettre la clé sous la porte.


L'Axon M sur le stand ZTE au MWC 2018

En effet, selon Reuters, les fournisseurs américains, dont Qualcomm, représenteraient jusqu’à 30 % des composants intégrés aux smartphones de la marque chinoise. ZTE pourrait donc être privé de Snapdragon 845 pour le reste de l’année et de tous ces successeurs à long terme. Bien sûr, il existe des alternatives pour chaque composant. Mais cela demandera du temps à ZTE pour réussir à contourner tous les problèmes qui découlent d’un tel changement. Sans parler de l’activité « OEM » pour les opérateurs, lesquels feront grise mine s’ils ne peuvent plus commander à ZTE des terminaux aussi complets.

Google Play également inclus dans le lot ?

Et ce n’est là qu’une partie du problème. Car, l’interdiction vaut également pour les logiciels vendus par les éditeurs américains. Si Android est un système d’exploitation fourni gratuitement (via AOSP), l’usage des brevets ne l’est pas. En outre, pour intégrer le Play Store (et tout le pack Google Play Services), il faut payer une licence d’exploitation à Google. Et la firme de Mountain View pourrait se voir interdire de fournir ces éléments à ZTE. Sans le Play Store, autant dire que les terminaux de ZTE pourraient ne plus se vendre du tout hors de Chine.

Cette décision aurait été prise suite à une affaire de violation d’un blocus américain concernant l’Iran. L’année dernière, ZTE a admis que certains employés ont fait parvenir sur le territoire iranien des produits intégrant des technologies de firmes américaines. Outre le paiement d’une amende de 890 millions de dollars, ZTE s’était alors engagé à agir contre les personnes qui ont violé le blocus. Or, tous les engagements pris par ZTE n’ont pas été tenus.

Est-ce la fin pour ZTE ?

Bannir ZTE de l’écosystème technologique américain est un coup dur qui aura plusieurs conséquences. La première est le ralentissement de son activité de constructeur auprès des opérateurs. La seconde sera la baisse des volumes vendus par sa propre marque (et peut-être même celle de Nubia, sa filiale), d’abord à cause de la mauvaise image que cette affaire véhicule et ensuite à cause des marchés qu’elle ne pourra plus servir pour cause d’incompatibilité. Certains analystes interrogés par Reuters estiment que ZTE pourrait régler ce conflit dans les 3 à 5 mois en négociant avec le département américain du commerce. Rappelons que ZTE est la quatrième marque la plus vendue aux Etats-Unis.

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