Test : Samsung Player One

Un petit frère entre dans la famille Player. Son principal atout : son prix, deux fois moins élevé que celui de l'Ultra. Samsung a essayé de préserver l'essentiel des ingrédients qui font la réussite des Player : simplicité d'usage, look et multimédia. Opération réussie ?

La Rédac LesMobiles - publié le 05/06/2009 à 00h00 Note LesMobiles.com 3/5

Le Player One est un petit « je fais tout ». Il prétend savoir photographier, capturer des vidéos, lire les mp3, surfer sur Internet, et relever les emails. Soucieux de son image, le Player One arbore une robe noire et un écran tactile très tendance. Mais comparé à ses grands frères Pixon et Ultra, il coûte deux fois moins cher : 200? hors forfait. Samsung a donc économisé à tous les étages sur la conception du Player. Le constructeur a déshabillé la fiche technique du Player One intelligemment, gardant le strict nécessaire, afin que le petit Player tienne ses promesses. Samsung a-t-il relevé le défi ? C'est ce que nous allons nous employer à vérifier. Ce serait un véritable tour de force, qui garantirait au Player One des ventes par containers entiers, à 0? en coffret opérateur. La concurrence ferait grise mine.



Le nouveau Player est un mobile assez discret, fin (12mm) et léger (94g). Son écran est relativement grand : 3 pouces. Il occupe la quasi-totalité de la face avant du mobile. Pas de clavier physique : on rentre les numéros et les SMS sur l'écran tactile, en frappant le clavier virtuel.

Contenu du Pack

L'emballage du Samsung est sans fantaisie, il intègre :

? Un chargeur
? Une batterie 1000 mAh
? Un kit mains libres filaire
? Un câble data USB
? Le CD-ROM Samsung New PC Studio
? Le manuel d'utilisation



Samsung nous offre donc le strict minimum, et ne propose malheureusement ni housse, ni carte mémoire.


Aspect et Design

Tout de noir vêtu, le Samsung passe pour un mobile sobre, presque chic. Mais quand on le prend en main, on déchante. Son dessin n'a rien d'original : un rectangle massif, arrondi sans grâce sur les bords. Au toucher, le Player One paraît fort léger. La faute aux matériaux employés : des plastiques peu épais. Leur finition laquée ou chromée fait illusion à deux mètres de distance, mais à 50 centimètres, on voit clairement qu'il ne s'agit pas de métal. La grille du haut parleur brille façon toc.



Samsung a fait des économies sur l'écran. On ne le perçoit pas tout de suite. L'afficheur est grand (3 pouces), ses couleurs sont plutôt justes, et assez agréables. Sa définition est très correcte (240x400 pixels). Mais lorsqu'on pose le Player One à côté d'un mobile de gamme supérieure, son afficheur paraît terne. Et en plein soleil, c'est pire. Les icônes sont à peine lisibles. On est obligé de chercher de l'ombre pour naviguer dans les menus.



Le dessin des trois boutons qui figurent en bas du mobile n'est pas particulièrement flatteur. Le Samsung est un téléphone respectable de loin. Mais pas très séduisant vu de près. Il résiste néanmoins aux petites griffes, et encaisse les chutes sans qu'on décèle la moindre trace. L'usure aura peut-être raison du laquage de ses plastiques, mais pas avant de très longs mois.



La tranche latérale gauche accueille les deux touches de volume ainsi que le connecteur à fonctions multiples (chargeur, câble data et kit mains-libres).



La tranche latérale droite permet de verrouiller le téléphone et dispose de la touche dédiée à l'appareil photo.


OS & Ergonomie

Chaque nouveau Player apporte une petite amélioration ergonomique. Insensiblement, l'interface Player, qui se pilote uniquement aux doigts, devient plus agréable, plus simple, plus efficace. Les ingénieurs de Samsung vont dans le bon sens. La plupart des fonctions est accessible en 1 ou 2 clics. La manipulation du Player ne demande pas une grande concentration. Ses menus sont extrêmement fluides : ils s'ouvrent presque sans temps d'attente. Ils pourraient être pris en modèle. Seul l'iPhone fait toujours nettement mieux.



Le Player One n'est pas un Smartphone : adieu aux milliers de logiciels qui donnent tant de charme à l'iPhone, et dans une moindre mesure aux smartphones Blackberry, Windows Mobile, Android et autres Symbian. Samsung fournit toutefois quelques petits programmes utiles : Facebook, Mappy, Lequipe, Allociné, le Gestionnaire d'Anniversaires, etc. Ces « Widgets » sont stockés dans une barre latérale. Laquelle reste modérément agréable à utiliser. Pour lancer un widget, il faut souvent le faire glisser sur le bureau. Ce bureau est étroit : dés qu'on affiche deux widgets, il est saturé.



C'est là que le Player One innove. Sa page d'accueil est trois fois plus large que celle des anciens Players. L'astuce est simple : Samsung a rajouté deux volets, un à gauche, un à droite. Par défaut, le Player One affiche le volet central. Mais lorsqu'on pose le doigt sur l'écran, on peut faire glisser le volet central vers la gauche. Un autre volet apparaît alors. Idem lorsqu'on fait glisser le volet central vers la droite. Les deux volets complémentaires sont un gain d'espace appréciable. On peut y peut stocker les Widgets les plus utiles, tels le lecteur MP3 ou Google Maps. Plus besoin d'aller les chercher dans la barre de widgets.



Le clavier virtuel est assez classique. On peut choisir entre deux modes d'écriture : vertical ou horizontal. Lorsqu'on tient le mobile à la verticale, l'écran tactile affiche un clavier numéroté de 0 à 9. Pour taper un C, il faut presser trois fois la touche 1, comme sur le clavier d'un mobile ordinaire. A chaque pression, une petite vibration indique que le téléphone a bien saisi le clic. Lorsqu'on bascule le mobile en mode horizontal, un clavier azerty à 26 touches apparaît. Les touches sont très rapprochées, et les symboles de ponctuation sont disposés maladroitement. On mettra du temps à s'y habituer, mais passé ce temps d'adaptation, le clavier Azerty se révèlera pratique. En tout cas beaucoup plus rapide qu'un clavier mécanique numéroté de 0 à 9.

Côté antennes, le Player One embarque le strict minimum. Pas de WiFi ni de 3G. Il faut se contenter du haut débit Edge. L'absence de WiFi n'est pas catastrophique : à l'extérieur, on trouve rarement un réseau WiFi accessible sans mot de passe. A la maison, à quoi bon se connecter en WiFi sur mobile, quand on peut le faire sur PC ? Le WiFi n'est pas indispensable, sauf usages spécifiques. Quant à la 3G, elle permet de surfer beaucoup plus vite : elle est indispensable pour les gros utilisateurs d'Internet. Mais elle consomme beaucoup d'électricité et vide la batterie rapidement. Pour un usage ponctuel, Edge demeure un choix pertinent. L'absence de WiFi et de 3G est moins pénalisante qu'il n'y paraît pour un utilisateur moyen.



En revanche, le Player One a un vrai problème de mémoire. Sa capacité interne est limitée à 95 Mo. On pourra stocker quelques dizaines de photos, un album de musique, et deux ou trois minutes de vidéo. Heureusement, on peut facilement rajouter de la mémoire au Player. Il suffit d'acheter une carte mémoire et de la glisser dans l'emplacement qui lui est réservé. Le prix des Micro SD a chuté : comptez 13? pour 4Go. De quoi stocker quelques centaines de photos et 80 albums de musique.


Fonctions Multimédia (Appareil Photo / Vidéo)

Trois mégapixels peuvent rendre des services étonnants. Cette résolution est amplement suffisante pour un usage standard. Pour visualiser les images sur PC, ou les imprimer en 10x15 cm. Mais rares sont les mobiles 3 mégapixels qui prennent de bonnes photos. La faute au capteur et à l'objectif, généralement bâclés sur les mobiles bas de gamme.



Le Player One fait entorse à la règle. Ses images sont plutôt satisfaisantes. Leur finesse est correcte. Leurs couleurs sont parfois approximatives, mais elles tirent sur le rouge : elles demeurent assez agréables à regarder. Quand la lumière faiblit, le capteur du Player One s'en sort bien. Les images demeurent relativement claires, nettes, et peu dégradées par le bruit numérique. Malheureusement, il n'y a pas de flash. Dans la pénombre, les images virent au noir de geais. Le petit Samsung n'a pas d'autofocus : à moins de 50 centimètres, les photos sont floues.


Photos prises depuis le Samsung Player One en 2048*1536 pixels [cliquez pour agrandir]



Les clichés du Player One ne valent donc pas celles d'un Player Ultra. Les passionnés de photo percevront une différence spectaculaire. Mais « Monsieur Dupont » devrait être plutôt satisfait par les photos du Player One. C'est une excellente surprise.



Les vidéos sont passables. Leur résolution est faible : 320x240 pixels. Leurs couleurs sont correctes, sans plus. La fluidité est perfectible : la fréquence du rafraîchissement semble être bloquée sur 15 images secondes. Rappelons qu'il faut au moins 20 images/seconde pour donner l'impression de fluidité à l'oeil humain. Malgré tout, le capteur vidéo réussit à immortaliser décemment quelques moments de vie. Les images seront suffisamment agréables pour être regardées sans déplaisir.


Autres Fonctions (Internet, Lecteur MP3, WiFi, Bluetooth…)

Côté MP3, Samsung n'a pas fait beaucoup d'efforts. Les 95 Mo de mémoire du mobile permettent de stocker deux albums de musique maxi. Pour quelques euros, on lui rajoutera facilement une carte mémoire. Le Player ne dispose d'aucune prise casque mini-jack, pour brancher vos écouteurs préférés. On est donc forcé d'utiliser le casque stéréo fourni par Samsung. Surprise : la qualité sonore est tout à fait correcte. Le son est relativement équilibré. Seuls les extrêmes graves manquent à l'appel. La clarté et la séparation des instruments est correcte. Le Player One est donc utilisable comme baladeur MP3. Encore une bonne surprise. A noter, la fonction reconnaissance musicale permet d'identifier les morceaux qui passent à la radio. Le Player One embarque aussi une radio RDS, et il est compatible Bluetooth AD2P, pour une écoute sans fil à la patte. En revanche, il ne lit pas les DivX. Dommage, car avec son écran 3", il aurait fait un bon baladeur vidéo.



Face aux anciens Players, ce modèle apporte une innovation majeure : le navigateur web progresse. Le browser des générations précédentes est presque inutilisable. Celui du Player One est parfaitement fonctionnel. On peut s'en servir au quotidien pour consulter des sites d'actualité. Lorsqu'il charge une page web, le Player One affiche l'affiche sur toute sa largeur. On a une vision globale de son contenu. Il suffit ensuite de double-cliquer sur un paragraphe pour zoomer dessus : ses caractères deviennent alors lisibles. Le zoom est très rapide. Le défilement des pages est fluide. Les boutons du navigateur sont réactifs. C'est un vrai bonheur. Malheureusement, le navigateur web n'est pas parfait. Son zoom mange parfois le côté des paragraphes, rendant la lecture exaspérante. La saisie des adresses web n'est pas un modèle de simplicité, et les touches du clavier virtuel sont trop petites. Mais le Player One rentre dans le cercle très fermé des mobiles qui permettent de naviguer sur Internet confortablement. Bravo.



Le logiciel d'emails du Player reste assez désagréable à utiliser. Pour y accéder, il faut cliquer trois fois. Chez Apple, Htc et Blackberry, un seul clic suffit. Les menus sont sommaires et mal organisés. Pour recevoir ses emails, le Samsung est un mauvais choix.

Le Player One est fourni avec Google Maps pour se repérer en ville. Bien pratique : le plan s'affiche rapidement. On peut zoomer dessus facilement. Le petit Player n'a pourtant pas de puce GPS. Il se repère en évaluant la distance des antennes téléphoniques qui l'entourent. La précision de ce type de positionnement est médiocre : le Player One vous localise dans un rayon de 300 m à 5 km. Sur le plan, impossible de savoir dans quelle rue vous êtes. Avec une antenne GPS, la précision descend à environ 10 mètres. Beaucoup plus pratique.


Conclusion (Plus et Moins)

Le Samsung Player One n'est clairement pas destiné aux utilisateurs exigeants. Encore moins aux passionnés : il n'excelle nulle part. C'est le mobile de Monsieur Dupont, que l'on pourrait définir ainsi : un utilisateur éclairé qui recherche un téléphone capable de tout faire correctement. Pour peu qu'on n'attende pas trop des photos du Player One, on sera satisfait. Pour peu qu'on écoute ses MP3 avec modération, qu'on navigue sur Internet rarement, et qu'on ne vive pas suspendu à sa messagerie, il se révèlera très satisfaisant.



Au quotidien, ce mobile se montera même très agréable à manipuler : son interface est simple, réactive, chaleureuse. La batterie du Player One est assez endurante. Elle se vide en deux à trois jours. Sa capacité de 1000 Mha paraît donc suffisante. Le look est certes banal, ses matériaux sont assez grossiers. Mais à 200? sans abonnement, il serait malhonnête d'exiger une coque en métal et un look raffiné. Félicitations à Samsung : livrer un « mobile à tout faire » sous la barre des 200? est un exploit dont personne n'aurait osé rêver il y a deux ans.



Note : 78/100

Les Plus :
? Prix plancher
? Polyvalence
? Bon navigateur Internet
? Simplicité d'usage

Les Moins :
? Matières un peu « toc »
? Mauvais logiciel d'emails

Test réalisé par Stéphane Deschamps
Date de publication : 05/06/2009.

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