Test : Samsung Player Ultra

C'est le deuxième 8 mégapixels de Samsung après le Pixon. Mais le look du Player Ultra est beaucoup plus soigné que celui du Pixon. Le dernier né des Player intègre aussi un clavier coulissant mécanique. Il pourrait rencontrer un très large succès.

La Rédac LesMobiles - publié le 03/04/2009 à 00h00 Note LesMobiles.com 4/5

Les mobiles 8 mégapixels se comptent sur les doigts d'une main. Ce sont les meilleurs photophones du marché. Cet excellent capteur d'images est un atout maître, car la photo est la fonction préférée des français sur mobile. Samsung a voulu distinguer le Player Ultra 8 mégapixels concurrent avec un clavier coulissant – un « slider » - équipé de touches mécaniques. Les allergiques au « tout tactile » apprécieront. Sans épaissir le Player : sa taille reste très fine (1,3 cm). L'Ultra embarque un GPS. Samsung a peaufiné la fonction vidéo : le Player filme des images de 720x480 pixels. C'est approximativement la résolution d'un caméscope classique. Cerise sur le gâteau, le fabricant coréen a dessiné l'Ultra avec beaucoup de soin.



Samsung n'a donc pas tout misé sur la photo. C'est tant mieux, le Player Ultra n'en est que plus séduisant. Pour le reste, le fabricant coréen a repris des recettes éprouvées. L'interface est la même que sur tout la famille Player. Un écran 2,8 pouces tactile associé à des menus dépouillés, qui se pilotent intégralement au doigt. Un choix raisonnable, celui d'une plate-forme financièrement amortie, ce qui permet de contenir le prix de l'Ultra. Sur Internet, on le trouve à 400?. Beaucoup moins cher qu'un iPhone ou qu'un Sony Ericsson C905. Le deal proposé par Samsung paraît bien séduisant. Voyons si le Player Ultra tient toutes ses promesses.

Contenu du Pack

? Un Samsung Player Ultra
? Un chargeur
? Une batterie
? Des écouteurs stéréo
? Une rallonge audio avec connecteur mini-jack
? Un câble data USB
? Le manuel d'utilisation
? Un CD Rom d'installation
? Une carte mémoire micro SD de 1Go et son adaptateur SD.



Comme à son habitude, Samsung ne fournit qu'une carte mémoire de 1Go, quand Nokia et LG n'hésitent pas à doter leur pack d'une carte mémoire de 8Go, comme c'est actuellement le cas pour le 5800 XpressMusic et le Renoir.


Aspect et Design

La robe du Samsung mérite des éloges. Elégante et soignée, sa façade métallique est assez masculine. Mais les courbes du mobile évoquent plutôt la féminité. S'en dégage une certaine impression de douceur. Impression renforcée par les nombreux inserts de couleur rouge qui colorent sa coque grise. Ce dessin devrait plaire beaucoup.



La façade avant du Player ne comporte que trois boutons : décrocher, raccrocher, et précédent. Le bouton précédent est logé au milieu des deux autres : un peu déroutant au départ. Mais on s'y fait vite : la navigation devient alors facile.





Les menus son réactifs. L'écran tactile perçoit tous les clics. Une petite vibration vient rassurer l'utilisateur dés qu'il clique sur une icône, confirmant que le clic a bien été pris en compte. Cette technologie de « retour haptique » est vraiment convaincante sur le Samsung. On a presque l'impression de cliquer sur un bouton.



La tranche latérale droite présente le bouton permettant la prise de photo en mode paysage, ainsi que le bouton pour verrouiller le téléphone et le connecteur à fonctions multiples. La tranche latérale gauche présente quant à elle la touche de volume.



Pour un mobile 8 mégapixels, le Player Ultra est très compact. Son épaisseur est inférieure à celle du Sony Ericsson C905 : cinq millimètres séparent les deux concurrents. Dans la poche d'un jean, la différence est palpable. On sent à peine le Player Ultra, tandis que le Sony Ericsson presse contre la jambe. Le Samsung est certes plus large que le Sony. Mais cela paraît pleinement justifié puisque son écran est plus grand. L'écran du Samsung n'est pas pour autant immense. Parmi les tactiles, il fait plutôt figure de petit modèle. Mais il est doté d'une dalle Oled, particulièrement lumineuse, très contrastée, particulièrement agréable à regarder.

Mais attention, le Player Ultra pourrait mal vieillir. En cause, sa résistance à l'usure. Au dos du mobile, les plastiques du Player Ultra prennent très rapidement les griffes.



Une chute de dix centimètres suffit à abîmer le sommet du Samsung. Mieux vaudra insérer le Player Ultra dans une coque protectrice. Dommage, car sa robe est trop belle pour être cachée. Et pas pratique : la protection gênera le clavier coulissant.



Autre bémol, l'accès au lecteur de carte mémoire qui ne peut se faire à chaud. Vous devrez d'abord retirer la batterie pour insérer votre carte mémoire. De plus le cache arrière permettant l'accès à la batterie est plutôt difficile à opter, et on a vite fait de forcer pour y parvenir. La conception sur ce point n'est vraiment pas idéale.


OS & Ergonomie

Les menus du Player Ultra sont simples, leur ergonomie est assez bonne. La page d'accueil n'affiche que trois icones : clavier, répertoire et menu. Lorsqu'on clique sur le bouton menu, douze icônes s'affichent : musique, web, galerie, etc. Le dessin des icônes est en progrès. Elles sont plus claires, plus colorées. Mais elles demeurent moins faciles à lire que celles d'un iPhone, car trop rapprochées, et insuffisamment distinctes. Tous les menus du Player Ultra sont simplifiés à outrance. Ils offrent peu – ou pas - d'options de paramétrage. La majorité des utilisateurs apprécieront cette simplicité. Les utilisateurs avancés seront frustrés.



Pour taper un SMS ou composer un numéro de téléphone, on peut déployer le clavier coulissant. Mais est-ce bien utile ? Les touches mécaniques ne sont pas très confortables : trop petites, elles n'ont pas de relief pour guider le doigt. Lorsqu'on les presse, le clic n'est pas très franc. Avant de taper des SMS à pleine vitesse, il faudra un long temps d'adaptation. Ce clavier mécanique est fort décevant. En revanche, le clavier virtuel, lui, est enthousiasmant. La saisie d'un SMS sur l'écran tactile est presque aussi confortable que sur le clavier mécanique, notamment grâce aux vibrations de confirmation.



Le clavier virtuel Azerty a disparu, emportant avec lui ses 27 touches de l'alphabet. Pourquoi Samsung a-t-il refusé d'intégrer ce clavier sur le Player Ultra ? Aucune explication ne semble pouvoir le justifier. Les claviers Azerty sont nettement plus rapides que les claviers numériques. Qu'ils soient virtuels ou mécaniques, ils permettent de taper les messages environ 50 % plus rapidement. Le choix de Samsung n'est pas vraiment compréhensible.



Revenons à la page d'accueil. Samsung a laissé un grand espace vide au dessus des trois icônes dont nous venons de parler. On peut occuper cet espace en affichant la barre de « widgets » : elle remplit la gauche de l'écran. Cette barre affiche une vingtaine de petits programmes. On peut les faire défiler en faisant glisser la barre. Lorsqu'on clique sur un « widget », le logiciel se lance. Il arrive aussi qu'il ne se passe rien. Cela signifie qu'il faut déplacer le « widget » sur le bureau pour l'utiliser. Le widget occupe alors l'espace libre. Ce qui permet de personnaliser son écran d'accueil avec la fonction dont on se sert le plus : agenda, mémo vocal, horloge, fenêtre de recherche de Google. A noter, la barre de widgets contient une application Facebook.


Fonctions Multimédia (Appareil Photo / Vidéo)

L'objectif numéro 1 du Player Ultra est atteint avec brio : ses photos sont superbes. Les clichés pris en plein jour valent ceux d'un bon appareil photo numérique. La finesse est exceptionnelle, les couleurs presque parfaites. En revanche, dés que la lumière baisse, le Player Ultra perd du terrain. Le nombre de photos floues explose, et un grain disgracieux fait son apparition. La puissance du flash du Player est moyenne : elle ne sauve pas toutes les situations. Dans la pénombre, le Player fait donc moins bien qu'un vrai appareil photo compact.



La fonction photo de l'Ultra est très facile à utiliser. Les menus sont clairs et réactifs. L'appareil photo s'allume en une seconde. Entre deux photos, on attend un peu moins d'une seconde. D'excellents résultats pour un mobile dédié à la photo. La galerie photo est assez agréable à utiliser, mais le défilement des clichés est parfois légèrement saccadé.


Photos prises depuis le Samsung Player Ultra en 3264*2448 pixels [cliquez pour agrandir]



Les vidéos du Player Ultra sont bluffantes. Leur résolution est excellente, équivalente à celle d'un caméscope (720x480 pixels). Les couleurs sont belles, les images fluides. La compression des séquences vidéo est raisonnable : les images ne sont pas trop dégradées. En contrepartie, les vidéos pèsent lourd : 40 Mo la minute. Avec sa carte d'1Go, le Player Ultra ne peut donc stocker que 25 minutes de vidéo pleine qualité. La qualité globale des images est proche de celle d'un véritable caméscope.



Deux défauts empêchent cependant de comparer le Player Ultra à un vrai caméscope. En mode vidéo, l'autofocus cesse de fonctionner. Les images sont floues lorsqu'on approche le mobile à moins d'un mètre du sujet. Quant au son, il est beaucoup trop compressé. Il manque de précision. Il est dégradé par un grésillement métallique. Ces défauts n'empêchent pas le Player Ultra de figurer parmi les tous meilleurs mobiles vidéo du marché. D'autant plus que le transfert sur PC est facilité par le câble fourni et la reconnaissance automatique du téléphone par Windows.


Autres Fonctions (Lecteur MP3, WiFi, vidéo…)

Le lecteur MP3 du Player Ultra est assez agréable à utiliser. On y accède en trois clics. Sous sa coque, le Player embarque presque toutes les antennes nécessaires. EDGE, 3G et 3G+ sont au rendez-vous. Le récepteur GPS est là aussi. On regrette l'absence de WiFi. Mais pour beaucoup d'utilisateurs, cette antenne n'est pas indispensable. Difficile de trouver des points de connexion WiFi en dehors de chez soi. A l'intérieur du logement, nous sommes nombreux à disposer d'un ordinateur, bien plus confortable qu'un mobile.



Pour accélérer la manoeuvre, on peut rajouter un raccourci sur la page d'accueil du mobile – un « Widget ». On y accède alors en un seul clic. Le Samsung ne dispose pas de la prise mini-jack qui permet de raccorder n'importe quel casque. Mais le fabricant fournit un câble adaptateur, équipé d'une prise mini-jack. Finalement, on parvient donc à raccorder son casque préféré à l'Ultra. Mais le câble occupe la prise unique du Samsung : impossible de recharger le mobile en écoutant de la musique. La carte mémoire fournie avec le Player est trop petite. Ses 1Go permettent tout juste de stocker 20 albums de musique. Mieux vaut débourser 20? pour offrir une carte de 8Go à l'Ultra. Ca en vaut la peine : la qualité sonore du Player est bonne. Le son est assez détaillé. Les basses, les mediums et les aigus sont bien dosés.



Que vaut le navigateur web du Player Ultra ? Il est presque inutilisable. Une fois l'adresse saisie, la page s'affiche dans un espace minuscule, encadré par de gros boutons. Il faut passer le navigateur en plein écran pour profiter toute la hauteur de l'écran. Le Player n'affiche pas alors une vue d'ensemble de la page. Il dévoile un minuscule bout de la page, zoomé à 100%. Pour afficher la partie de la page qui vous intéresse, il faut faire glisser la fenêtre avec le doigt. Le slide est lent et saccadé. Lorsqu'on arrive enfin sur un bloc de texte qui nous intéresse, il est illisible. L'écran, trop petit, coupe le paragraphe aux deux tiers. Dans ces conditions, la navigation Internet demande des trésors de patience. Autant dire qu'elle est inutilisable. On peut en revanche surfer sur sites conçus pour téléphone mobile, mais ils sont rares. Regrettable, car les mobiles Nokia, Apple, HTC et Sony Ericsson permettent de surfer sur le web relativement confortablement. Il serait temps que Samsung réagisse.



Côté email aussi, Samsung a pris beaucoup de retard. Pour paramétrer ses courriels, le Player ne propose aucune assistance, aucun automatisme. Pour accéder au logiciel de messagerie électronique, il faut cliquer quatre fois, contre une fois chez Apple, HTC et Blackberry. Les menus sont réduits au minimum syndical. Leur organisation est un peu confuse. Exemple : pour créer un email, il faut sortir du menu emails, pour revenir au menu Messagerie, et cliquer sur nouveau message. Deuxième exemple : pour éliminer un email, le mobile se met en communication avec le serveur de messagerie. Il faut attendre que cette communication soit terminée pour quitter le menu emails, sans quoi l'élimination du courriel est annulée. Pour recevoir ses emails, le Samsung est un mauvais choix.

Le Player Ultra n'est pas un smartphone. Il n'embarque pas d'OS ouvert, type Windows Mobile, iPhone OS ou Symbian OS. Ce qui le prive de milliers de logiciels compatibles avec ces systèmes d'exploitation. L'OS du Player Ultra est « propriétaire » à Samsung : les développeurs de logiciels ne sont pas autorisés à créer des programmes à son intention. Le fabricant Coréen a tout de même intégré quelques logiciels utiles au Player : Facebook, PagesJaunes et Allociné. Ces applications sont disponibles dans la barre de widgets du téléphone.



Le GPS du Samsung est compatible A-GPS : il fonctionne même en intérieur. Il donne sa position avec une précision de quelques centaines de mètres, en se basant sur la position des antennes GSM qui l'entourent. A l'extérieur, l'antenne capte les satellites de la constellation GPS : sa précision s'affine à 10 mètres. Le GPS du Player Ultra est associé au logiciel Google Maps, un peu lent à démarrer, mais très réactif ensuite. Fait appréciable : le zoom sur les cartes est presque instantané. La position s'affiche sur la carte sous la forme d'un petit point qui clignote. On peut demander au logiciel de calculer un trajet.


Conclusion (Plus et Moins)

L'autonomie du Player Ultra laisse franchement à désirer. En usage intensif, le mobile se vide en une journée. Si l'on se contente de téléphoner, le Samsung tient deux jours, trois au maximum. La rançon de la finesse : la batterie du Player est minuscule. Sa capacité de 880 Mha est trop juste pour un mobile à grand écran. Samsung a tenté d'atténuer ce problème en jouant sur les réglages de mise en veille. L'écran s'éteint au bout de 15 secondes seulement. C'est vraiment trop rapide. Certains utilisateurs trouveront ce réglage irritant. Ils pourront changer le rétroéclairage écran dans le menu Paramètres > Affichage et luminosité. Au risque de diminuer encore l'autonomie du mobile.



Le Player Ultra a plusieurs défauts. Son autonomie est très juste. Son navigateur web ne permet pas de surfer confortablement. Son logiciel de messagerie ne lit pas les emails dans de bonnes conditions. La coque du Player n'est pas pratique et peu résistante à l'usure. Ses menus sont agréables à utiliser, mais bien moins clairs que ceux de l'iPhone.

Cependant, le Samsung a des qualités bien plus frappantes que ses défauts. Il intègre un excellent appareil photo. Sa fonction caméscope est remarquable. En plein jour, les photos et vidéos sont si bonnes qu'il faut être passionné d'images pour déceler une nette différence avec un véritable caméscope ou appareil photo. Quand la lumière faiblit, en intérieur, ou de nuit, les choses se gâtent. La différence devient flagrante. Pour les grandes occasions, mariages ou vacances par exemple, appareils photos et caméscopes demeurent irremplaçables. Mais pour les photos ordinaires, le Player Ultra remplacera ces deux appareils encombrants sans dommage. Quant au GPS du Samsung, il est assez agréable à utiliser.

L'ensemble de fonctions proposé par Samsung est exceptionnel à ce niveau de prix (400? sur Internet). L'Ultra est un mobile attachant, au look classieux et chaleureux. Un choix qu'on ne regrettera pas. A condition de ne pas avoir besoin du web et des emails.



Note : 85/100

Les Plus :
? Photos excellentes
? Vidéos excellentes
? Design réussi

Les Moins :
? Logiciel d'emails désagréable
? Navigateur web inutilisable
? Autonomie limitée à un jour
? Disparition du clavier virtuel azerty
? Le cache batterie mal conçu

Test réalisé par Stéphane Deschamps
Date de publication : 03/04/2009.

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