Amazon obligé de retirer son App Store de son application Android

Google ne tolère pas les boutiques alternatives dans son Play Store. Le géant de Mountain View a modifié les règles d’acceptation ou de refus d’une application sur sa boutique. Amazon est l’une des premières victimes : sa boutique de jeux et d’utilitaires n’est plus accessible via son application.

La Rédac LesMobiles - publié le 15/12/2014 à 11h36

Tout savoir sur : Amazon obligé de retirer son App Store de son application Android

En octobre dernier, nous évoquions dans nos colonnes une mise à jour de l’application « Boutique Amazon ». La particularité de celle-ci était alors d’introduire une nouvelle catégorie de produits disponibles : des applications et des jeux Android. En clair, Amazon rendait accessible à tous les propriétaires d’un mobile Android sa propre boutique (l’Amazon App Store), laquelle était jusqu’alors exclusive aux tablettes, décodeurs et smartphones sous Fire OS. Une nouvelle mise à jour, datant du 10 décembre dernier, a supprimé l’accès à cette rubrique. Une conséquence d’une modification apportée par Google aux conditions de publication des applications sur le Play Store.

Le cheval de Troie d'Amazon

Revenons au début de l’histoire pour bien comprendre. En septembre dernier, Amazon met à jour son application marchande éponyme (laquelle sert à acheter des mobiles, des livres, des films, des grilles pains ou des jouets) et y intègre une nouvelle rubrique, « Applications et jeux ». Cette rubrique, déjà présente dans la version Web du site marchand, reprend exhaustivement tous les contenus de l’Amazon App Store, qui est, n’oublions pas, une boutique alternative au Play Store de Google.

Ce qui paraît donc incroyable est alors possible : acheter sur un smartphone certifié Google des jeux sur une autre boutique que celle du géant de Mountain View. Comment Amazon a-t-il réussi son coup ? En utilisant une brèche dans les conditions de publication d’une application sur le Play Store.

Une brèche du Play Store désormais comblée

Celles-ci expliquent que les applications dont l’activité principale est de vendre des jeux et des utilitaires pour Android ne sont pas acceptées. Or, l’activité principale de la boutique Amazon est de vendre du produit électronique et culturel (comme La Fnac). C’est donc passé, en catimini. Mais l’affaire s’est ébruitée. Comme une trainée de poudre, les articles se sont multipliés sur le Web.

Moins d’un mois après, Google a modifié lesdites conditions en changeant « activité principale » par « activité » au sens large, incluant ainsi tous ceux qui vendent des applications sans passer par le Play Store. Humble Bundle, qui commercialise des packs de jeux (PC, Steam et Android) dont une partie des revenus est versée à des associations caritatives, a été l’un des premiers à supprimer son application du Play Store. Amazon a suivi en réalisant cette mise à jour.

Une décision aussi bien pour le consommateur que pour Google ?

La décision de Google est facilement compréhensible, pour deux raisons. D’abord, parce qu’il s’agissait d’une brèche de sécurité dangereuse pour les consommateurs. L’idée est de limiter autant que faire se peut l’accès à des serveurs alternatifs proposant des applications potentiellement vérolées. Aujourd’hui, Google certifie la sécurité sur son Play Store mais serait responsable si un virus venait à contaminer le premier système d’exploitation mobile au niveau mondial. Un risque qu’il ne souhaite évidemment pas prendre.

La seconde raison est évidemment économique. Amazon est certainement le concurrent le plus sérieux de Google au niveau de la boutique d’applications, même si elle n’est pas forcément la plus fournie. Et Google souhaite optimiser le plus possible ses revenus en provenance du Play Store. Accepter ou tolérer que d’autres en vendent n’est pas possible. C’est également le cas d’Apple qui refuse catégoriquement toutes les applications vendant des applications, des jeux, mais aussi des contenus multimédias en téléchargement (le streaming est toléré).

Google n’est pas encore arrivé à un tel niveau de blocage, car les films et la musique ne représentent pas encore un chiffre suffisamment important. Mais si Play Music venait à devenir un concurrent d’iTunes, la firme de Mountain View pourrait revoir une nouvelle fois les termes du Play Store.

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