Test du Meizu Pro 5 : un Galaxy Note 5 dans un enrobage de Meizu MX5

À première vue, le Pro 5 de Meizu est un Galaxy Note 5 « lite » qui ne veut pas se l’avouer. Avec son écran Amoled Full HD de 5,7 pouces, son Exynos 7420 et ses 4 Go de mémoire vive, le flagship de Meizu affiche des performances très similaires au modèle de Samsung pour un prix divisé par deux. De quoi certainement provoquer quelques questions du côté de Séoul.

La Rédac LesMobiles - publié le 07/01/2016 à 10h00 Note LesMobiles.com 4/5
Test du Meizu Pro 5 : un Galaxy Note 5 dans un enrobage de Meizu MX5

C'est avec bien moins de délais que son prédécesseur, le MX5, que le Pro 5 de Meizu est arrivé en France. Et il aurait été évidemment dommage de l'attendre. Car autant le MX5 est un produit sympathique, autant le Pro 5 est une vraie petite perle, autant le dire tout de suite. Nous allons évidemment étayer cet avis tout au long du test. Un test qui révèle tout le paradoxe de Samsung vis-à-vis de sa branche composant, puisque ce smartphone ressemble beaucoup à un Galaxy Note 5, sans le stylet, sans le châssis arrière en verre minéral, sans écran Quad HD, mais avec tout le reste (ou presque). Et ceci à un prix beaucoup plus doux, vous imaginez bien, même si le Pro 5 est clairement le plus cher des smartphones de Meizu.

Tout le savoir-faire de Samsung

À l'intérieur de ce beau châssis que nous allons détailler dans quelques instants se trouve une plate-forme robuste et bien connue, puisqu'il s'agit de celle de la famille Galaxy S6 / Note 5 de Samsung. Vous noterez que le Pro 5 est proposé soit en version Note 5 (4 Go de RAM, 64 Go de stockage), soit en version S6 (3 Go de RAM et 32 Go de stockage). La différence tarifaire est d'une cinquantaine d'euros. Ce qui orientera votre choix ne sera pas le stockage en ligne, puisque le Pro 5 dispose d'un lecteur de carte microSDXC, mais bien la quantité de RAM. Avec 3 Go, c'est confortable. Avec 4 Go, vous avez de quoi voir venir. Voici en détail la fiche technique :

  • dimensions : 156,7 x 78 x 7,5 mm
  • poids : 168 grammes
  • ratio écran / taille : 73,5 %
  • écran 2.5D Amoled FUll HD de 5,7 pouces (résolution de 400 pixels par pouce) protégé par un verre Gorilla Glass 3
  • chipset Exynos 7420 de Samsung avec quatre coeurs Cortex-A57 cadencés à 2,1 GHz et quatre coeurs Cortex-A53 cadencés à 1,5 GHz.
  • GPU ARM Mali-T760 MP8
  • 3 ou 4 Go de mémoire vive au format DDR4
  • 32 ou 64 Go de stockage interne (extensibles par microSDXC)
  • batterie de 3050 mAh (non amovible) compatible chargement rapide
  • compatible LTE catégorie 6, WiFi ac dual-band, Bluetooth 4.1, GPS (Glonass), NFC, dual SIM
  • bouton mTouch 2.1 en façade avec lecteur d'empreinte digitale
  • capteur photo Exmor RS IMX230 de Sony 21 mégapixels avec double LED, autofocus laser, objectif à 6 éléments ouvrant à f/2.2 et protégé par du saphir synthétique, compatibilité 4K en vidéo
  • USB type-C
  • chipset audio ES9018K2M de ESS Technology et Amplificateur Texas Instruments OPA1612
  • webcam 5 mégapixels, objectif grand-angle ouvrant à f/2.0
  • Flyme OS 4.5 sur une base d'Android 5.1 Lollipop

Meizu Pro 5 prise en main

Cette fiche technique nous révèle deux détails importants vis-à-vis de la stratégie de Meizu. Le Pro 5 est bien le successeur du MX4 Pro, qui était, de par son positionnement, légèrement plus haut de gamme que le MX4. Ensuite, l'intégration du Quad HD dans le MX4 Pro était bien une erreur tactique qui révélait un peu d'opportunisme mal calibré. Si le MX5 nous le montrait déjà un peu, le Pro 5 le confirme clairement : les inconvénients du Quad HD n'arrivent pas à contrebalancer les avantages. Voilà qui est bien dommage, mais plus réaliste.

Un design inspiré... mais pas par la Corée

Passons au tour du propriétaire. Esthétiquement, le Pro 5 ressemble beaucoup au MX5. Nous retrouvons donc la même coque en aluminium brossé qui couvre le dos et les tranches du téléphone. Cette coque est scindée en trois parties grâce à des joints en polycarbonate, comme sur beaucoup de téléphones présentant ces mêmes caractéristiques techniques afin de garantir la réception réseau (conséquence de l?Antennagate de l'iPhone 4 d'Apple). L?écran est toujours 2.5D, c'est-à-dire légèrement surélevé. Pour faire la liaison entre la dalle et le châssis, Meizu a biseauté l'extrémité de la coque, comme sur le MX5. Les angles sont très ronds pour une impression visuelle qui rappelle davantage la gamme iPhone 6/6S que la gamme Galaxy S6.

Meizu Pro 5 prise en main

L'emplacement des connectiques et des boutons matériels n'a pas changé. Nous retrouvons sur la tranche de droite le volume et la mise en veille et sur la tranche de gauche le tiroir pour les deux cartes SIM (le second emplacement étant compatible microSD). Sur la tranche supérieure, le micro secondaire (pour la réduction de bruit). Sur la tranche inférieure, le micro principal, l'ouverture pour le haut-parleur et le port USB. Le Pro 5 est le premier smartphone de Meizu à présenter un port USB type-C. Sur la face avant, nous retrouvons le bouton mTouch, ici en version 2.1 avec le lecteur d'empreinte digitale. En retournant le mobile, vous retrouvez l'immense capteur photo protubérant souligné du flash true-tone et du capteur infrarouge de l'autofocus laser.

Meizu Pro 5 prise en main

Comme le MX5, mais un peu plus grand

Comparé aux deux modèles précédents, le Pro 5 est plus grand et plus lourd (20 grammes de plus que le MX5 et 10 grammes de plus que le MX4 Pro). Avec le MX5, Meizu a abandonné le ratio 16/10e pour un 16/9e plus classique. Conséquence : le Pro 5 est bien plus haut (presque 7 mm), mais pas beaucoup plus large (1 mm). Comme le MX5, le Pro 5 affiche une taille de guêpe en comparaison de la génération précédente avec 1,5 mm de moins en épaisseur.

Meizu Pro 5 prise en main

Cette amélioration est certainement due à l'usage de la technologie Amoled qui n'utilise pas de rétroéclairage global, mais des micro-LED pour chaque pixel. Vous remarquerez également que le ratio entre la taille de la dalle et la surface avant du téléphone est légèrement inférieur à celui du MX5 : 73,3 % contre 74,5 %. Cela sous-entend que Meizu a été plus efficace dans l'optimisation des bordures et des composants avec son modèle précédent. À l'oeil nu, cela n'a que très peu d'incidence.

Une prise en main identique à celle du MX4 Pro

La prise en main du Pro 5 est au milieu de ses deux prédécesseurs : malgré l'augmentation de la taille d?écran, la largeur du téléphone est presque identique à celle du MX4 Pro. Donc la préhension ne change pas. Vis à vis du MX5, la différence n'est pas flagrante non plus : les sensations sont identiques, d'autant que leurs designs répondent aux mêmes codes. L'intégration du lecteur d'empreinte dans le bouton matériel sous l?écran est une idée classique (déjà utilisée chez Apple et Samsung), mais efficace. En appuyant dessus, le lecteur reconnaît l'empreinte presque immédiatement et débloque le téléphone en une seule pression. C'est très pratique. Ca l'est plus que la solution de Huawei et LG, sous le capteur photo principal, mais moins que celle de Sony, sur la tranche.

Meizu Pro 5 prise en main

Côté affichage, nous avons le plaisir de retrouver pour la seconde fois de suite une dalle Amoled Full HD. La résolution passe ici sous la barre des 400 pixels par pouce, mais cela n'est pas véritablement gênant. Et la différence avec le MX5 est imperceptible. La dalle est lumineuse, avec des couleurs vibrantes (parfois un petit peu trop), des contrastes profonds et des angles de vision bien ouverts. Nous voyons clairement la différence avec une dalle IPS classique. Pas de quatrième génération pour le Gorilla Glass, mais nous nous contenterons largement de cette troisième génération qui a largement fait ses preuves. Nous n'avons pas pris le risque de faire endurer au Pro 5 une chute pour éprouver la solidité du Gorilla Glass. Nous avons seulement apprécié son très bon niveau de glisse. Et nous constatons par ailleurs que les bordures ont été mieux optimisées en haut et en bas de l?écran que sur les côtés...

Meizu Pro 5 prise en main

Flyme OS : du mieux dans la localisation

Une fois l?écran allumé, nous retrouvons FlymeOS, mais pas dans sa version 5, celle qui devrait induire des changements considérables et qui est récemment arrivée sur les MX5. Il s'agit d'une version 4.5 légèrement revisitée, comme nous allons nous en apercevoir. Elle est basée non plus sur Android 5.0 Lollipop, mais sur Android 5.1 Lollipop. Ce qui veut dire que le système est mieux optimisé, mais qu'il ne faut pas s'attendre à une révolution dans l'interface. Nous avons d'ailleurs rapidement retrouvé nos marques avec le Pro 5 : absence de menu des applications, zone de notification et de paramétrage rapide customisée, menu de paramétrage en gris et blanc. Les petites erreurs de traduction de ce dernier ont d'ailleurs été enfin corrigées. Il y a du mieux dans la localisation internationale. Et ce n'est pas tout.

Meizu Pro 5 interface Meizu Pro 5 interface Meizu Pro 5 interface

Car le changement le plus flagrant dans cette interface est la disparition de deux éléments que nous avons souvent décriés lors de nos précédents tests sur les smartphones Meizu : le premier est la boutique applicative chinoise de Meizu (qui remplace le Play Store en Chine) et le second est le gestionnaire de thème. Auparavant, quand nous ouvrions l'une de ces deux boutiques de contenu, un message apparaissait nous expliquant que les contenus ne sont pas localisés (ni éditorialement, ni monétairement). Ce qui les rendait inutiles. Nous attendions de la part de Meizu un changement de ce point de vue, et le constructeur a choisi la solution de facilité : supprimer ce qui n'allait pas.

Meizu Pro 5 interface Meizu Pro 5 interface Meizu Pro 5 interface

Nous aurions préféré que Meizu décline au moins une partie du gestionnaire de thèmes pour modifier l'interface à outrance (comme chez HTC ou Cyanogen). Car désormais, le compte Flyme ne sert maintenant à rien (sauf à créditer un porte-monnaie tout aussi inutile en yuan). Pour le reste, nous sommes ravis de constater que les autres applications de Meizu ont survécu à ces menus changements, notamment le baladeur musical, toujours très complet, le lecteur vidéo, toujours l'un des meilleurs (comme nous le verrons bientôt) et le centre de sécurité, dont l'appellation est clairement réductrice, puisqu'il gère la protection du mobile contre les virus, mais aussi l'optimisation du système.

Plus performant qu'un Galaxy S6

Avec la configuration du Pro 5, Flyme OS n'a jamais été aussi fluide. Capture d?écran instantanée. Lancement d'applications immédiat. Et cela aussi bien en réglant les performances du smartphone (dans les paramètres) sur normal ou sur performant. À l'usage, vous ne verrez d'ailleurs pas beaucoup de différence tant les usages quotidiens ne lui demandent qu'une parcelle de ces capacités. Et cela se ressent évidemment dans les benchmarks. Le Pro 5 affiche 83479 points sur AnTuTu v6 (la récente mouture), 1718 points sur Basemark OS II et 18981 points sur Vellamo. Sur Geekbench, le Pro 5 parvient à réaliser 1547 points en single core et 5263 points en multi-core. Enfin, sur 3DMark, le smartphone obtient 26635 points avec Ice Storm Unlimited, 1782 points avec Slingshot 3.0 et 1276 points avec Slingshot 3.1.

Meizu Pro 5 performance Meizu Pro 5 performance Meizu Pro 5 performance

Comparons ces résultats avec des smartphones récents. À commencer par le MX5 : outre AnTuTu avec lequel il est difficile de comparer désormais, le Pro 5 est évidemment largement au-dessus, sur l'ensemble des tests réalisés. La différence de prix donc semble être pertinente. Face au Xperia Z5 Premium, la différence est moins flagrante. Les deux smartphones se talonnent sur tous les benchmarks, avec une légère domination pour le modèle de Sony. Comme pour ce dernier, le Meizu Pro 5 se place derrière le Galaxy Note 5 et devant les Galaxy S6/S6 Edge.

Meizu Pro 5 performance Meizu Pro 5 performance Meizu Pro 5 performance

Le baladeur multimédia presque parfait

Le Meizu Pro 5 est donc un smartphone parmi les plus performants de 2015. Et il le restera certainement en ce début d'année 2016 le temps que les modèles sous Exynos 8890 et sous Snapdragon 820 ne sortent dans le courant du premier trimestre 2016. Et cela se ressent naturellement en multimédia. En jeu vidéo par exemple, notre titre étalon Dead Trigger 2 s'est rarement aussi bien comporté. Pour preuve : le Pro 5 est l'un des seuls smartphones avec lesquels Dead Trigger 2 se positionne de lui-même sur la meilleure qualité graphique disponible. L'usage d'un écran Full HD se justifie donc entièrement, malgré une résolution d?écran légèrement en dessous des normales sur le haut de gamme, car cela donne du tonus au système. Le bel écran Amoled et la dalle en verre Gorilla assurent la visibilité et la fluidité de l'ensemble. N?hésitez pas, avec ce smartphone, à lui en demander plus.

Meizu Pro 5 multimedia

De même en vidéo : sur une dalle de 5,7 pouces, le smartphone semble avoir été fait pour afficher des films et des séries. Les belles couleurs et le contraste de l?Amoled, associés à l'un des meilleurs lecteurs vidéo du marché : le Meizu Pro 5 se pose comme l'un des meilleurs baladeurs vidéo qui soient, notamment avec un casque. Car le haut-parleur mono offre un son correct, mais ne fait pas honneur au couple chipset audio ESS et amplificateur Texas Instruments. D'ailleurs, les plus mélomanes d'entre vous seront ravis de savoir que le mobile prend en charge nativement le son hi-fi haute définition 24bit / 192 Hz ainsi que tous les formats usuels. Chapeau.

Meizu Pro 5 prise en main

Une vraie progression en photo

En photo, nous retrouvons l'application photo du MX5 associée à une mise à jour du capteur photo Exmor (mais à la même optique que précédemment). L?IMX 220 20,7 mégapixels cède donc sa place à l'IMX 230 de 21 mégapixels. Et le résultat est clairement meilleur qu'avec le MX5, lequel avait déjà fait un bon en avant vis-à-vis des MX4 et MX4 Pro. Ce n'est pas tant dans la définition du capteur qui fait la différence, ni même la qualité de l'autofocus, puisque nous retrouvons le même capteur infrarouge pour la mise au point, qui fait la différence. Et encore moins une amélioration de l'application photo qui n'a pas bougé d'un iota (avec son mode manuel toujours bienvenu).

Meizu Pro 5 prise en main

En revanche, la balance des blancs a clairement été revue et corrigée. Les photos sont donc bien plus lumineuses et contrastées, même quand le ciel parisien est chargé de nuages. Et elles sont bien plus équilibrées et détaillées, avec toujours quelques défauts dans les coins. Impossible de savoir si ce bon résultat est l'effet du capteur Sony ou du processeur d'image Samsung intégré à l?Exynos 7420 (lequel réalise aussi de très belles photos avec les Galaxy S6). Toutefois le constat est là : le Pro 5 est probablement le meilleur appareil photo de la gamme Meizu. L'est-il autant que le Xperia Z5, le Galaxy S6 ou l'iPhone 6S ? Peut-être pas dans toutes les conditions. Mais il s'en rapproche.

Meizu Pro 5 prise en main
Photo prise avec le Meizu Pro 5

Sans doute le meilleur rapport qualité-prix de 2015

En conclusion, avec le Pro 5, Meizu monte clairement en gamme. Cela se ressent dans le prix, puisqu'il est le plus cher des Meizu. Mais cela se ressent aussi par la pertinence de ses choix technologiques. Le Pro 5 n'est définitivement pas un mobile milieu de gamme premium, comme ses prédécesseurs. C'est un modèle haut de gamme, au moins comparable aux propositions de HTC, LG ou Huawei. Plus convaincant qu'un Nexus 6P, plus équilibré qu'un LG G5, aussi intéressant qu'un Galaxy S6 sur la partie multimédia. Si en début d'année le choix du Quad HD pour le MX4 Pro n?était pas pertinent, peut-être l'aurait-elle été davantage compte tenu de l'aisance de l?Exynos 7420 et de la taille de la dalle. Cependant, ne boudons pas notre plaisir : le Full HD suffit amplement et offre un gain supplémentaire de réactivité qui lui assurera une meilleure évolutivité dans le temps.

Au-delà de toutes ces bonnes nouvelles, un détail nous chagrine bien cependant : c'est la centaine d'euros d?écart entre le prix chinois et le prix français. Les taxes, l'effet de change, le bateau : tout cela a un coût, évidemment. Mais dans un produit comme le Pro 5, cette différence correspond à une augmentation de 25 % du prix d'origine. Et ça, ça refroidit légèrement notre enthousiasme.

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