Jolla sépare ses activités software et hardware

Poursuivant sa stratégie visant à convaincre d’autres constructeurs de smartphone de s’engager dans la voie de Sailfish OS, Jolla se scinde en deux entités différentes. Sur fond de polémique russe, l’ancien patron de Jolla quitte le navire.

La Rédac LesMobiles - publié le 08/07/2015 à 11h13

Tout savoir sur : Jolla sépare ses activités software et hardware

Hier, nous vous rapportions une histoire qui a fait polémique tout le week-end : le gouvernement russe a pris la décision de promouvoir au sein de ses services administratifs et militaires l’usage de smartphones dont le système d’exploitation serait conforme à ses exigences. Une décision davantage géopolitique que technologique, mais qui a une incidence sur deux acteurs de l’industrie de la téléphonie mobile : Yota Devices, dont le YotaPhone est l’un des terminaux utilisés dans les Ministères russes, et Jolla, dont le système d’exploitation, Sailfish OS, aurait justement été choisi par la Russie. Si aucun smartphone commercial ne devrait émerger de cette alliance forcée, une ROM existe bel et bien. Ce type de partenariat a certainement engagé l’entreprise a prendre des décisions quant à son développement.

A chacun son métier

Nous évoquions hier le communiqué de presse de Jolla expliquant la prochaine étape de son développement. Son activité, qui couvre jusqu’à présent le hardware, avec les smartphones Jolla, et le software, avec Sailfish OS, sera scindée en deux, chaque partie devant être prise en charge par deux entités juridiques différentes. Une stratégie certainement plus en phase avec les réalités du marché : créer un OS et un smartphone coûte cher, notamment quand le smartphone est vendu dans des quantités limitées (malgré une présence internationale très correcte), et vendre des licences d’exploitation d’un OS à des constructeurs qui sont également des concurrents est un positionnement ambigu qui n’a que très rarement fonctionné. C’est le cas de Windows Phone 8 aujourd’hui. Ce fut certainement le cas chez Google avec Android et la gamme Nexus (laquelle reste aujourd’hui limitée).

Notez que la partie logicielle de Jolla sera dirigée par l’actuel président du conseil d’administration de la firme, Antii Saarnio. Il prendra le poste de PDG, en lieu et place de Tomi Pienimäki, lequel part « pour de nouvelles aventures » hors des murs de Jolla. Il ne suivra donc pas l’avenir ni des mobiles Jolla, ni de Sailfish OS. Il prendra ses nouvelles fonctions dans le courant du mois d’août. Un nouveau patron pour la branche matérielle est en cours de recrutement. Il sera officiellement nommé dans le courant de l’automne. Une place vacante pour Stephen Elop qui vient de quitter Microsoft pour la seconde fois (après avoir quitté Nokia) ? Voilà qui ne manquerait pas de piquant !

Objectif : vendre des licences de Sailfish

En découpant son entreprise en deux, Jolla espère donc développer de nouveaux partenariats avec des constructeurs, à l’image de Mozilla, Canonical ou même Cyanogen. Une information qui vient confirmer les propos tenus par l'entreprise à Barcelone, en mars dernier. Dans son communiqué de presse, l’entreprise finlandaise indique que des opportunités se sont présentées en Inde et en Russie. Nous revenons donc au sujet qui nous intéressait hier. Jolla sera présent la semaine prochaine à l’édition chinoise du Mobile World Congress, qui se tiendra à Shanghai, pour présenter ses derniers travaux. Elle devrait en outre se charger du support technique des deux produits sous Sailfish OS, le Jolla Phone et la Jolla Tablet.

Cela veut-il dire que Jolla Devices ne s’appuiera plus sur Sailfish OS pour ces futurs terminaux ? Rien ne le confirme. Le communiqué de presse reste même très évasif sur l’avenir de la branche matérielle. Elle pourrait adopter Android, comme elle pourrait rester sur Sailfish OS. La seconde option pourrait cependant être privilégiée : Jolla confirme que l’activité terminaux se focalisera sur la création de smartphones sécurisés, à l’image du BlackPhone, par exemple. Dans un communiqué de presse précédant, Jolla confirmait cette orientation vers le pré carré de BlackBerry, une stratégie b-to-b qui semble avoir convaincu les autorités russes. Selon nous, cette petite structure n’est pas forcément destinée à rester indépendante, mais plutôt à rejoindre un autre acteur. Nous pensons à Nokia, Yota, BlackBerry ou un OEM chinois.

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