Tout savoir sur : Pourquoi Google aurait-il envie de créer son propre mobile ?
Le mélange des genres n’a jamais réussi à personne : distribuer un système d’exploitation aux constructeurs et concurrencer ces derniers en produisant sa propre plate-forme. Parce que les partenaires fabricants pourraient croire qu’il s’agit d’une concurrence déloyale. Microsoft en a fait les frais à plusieurs reprises, que ce soit avec Windows ou Windows Phone (certains fabricants, comme Huawei, ont exprimé un certain mécontentement vis-à-vis de la position de Microsoft sur le marché Windows Phone). Et Google s’est toujours bien gardé de ne pas entrer dans cette relation ambigüe avec tous ceux qui ont participé à établir la domination d’Android partout dans le monde (environ 85 % selon Gartner au troisième trimestre 2015).
Y aura-t-il prochainement une version téléphone de la Pixel C ?
Pixel C : le début d'une gamme made in Google ?
Et pourtant, en septembre dernier, Google a présenté la Pixel C, une tablette non pas sous ChromeOS, mais sous Android Marshmallow, créée non pas par un partenaire, mais par Google en direct. Évidemment, ce produit relance la rumeur du développement en interne, chez Google, d’un smartphone. Rumeur alimentée par un article récent du magazine en ligne The Information. Ce dernier indique que des discussions auraient repris à ce sujet au sein de la filiale d’Alphabet. Aucune décision n’aurait été prise. Cependant, l’idée germerait de plus en plus, notamment suite au lancement du Pixel C (qui semble être passé comme une lettre à la poste).
Quels seraient les avantages de Google de créer un « Pixel Phone » ? Il y en aurait un en particulier : proposer le smartphone Android de référence. Plus encore que les Nexus, ce téléphone disposerait d’une plate-forme technique conçue et optimisée spécifiquement pour Android, à l’image de l’iPhone pour iOS. Car n’oublions pas qu’Apple est le principal adversaire de Google. Et que son modèle économique fait rêver tous les géants de la mobilité. Voilà pourquoi les rumeurs sur un éventuel chipset développé pour les besoins du Bugdroid ne font que renforcer cette idée. En outre, comme le montre le Pixel C, Google n’a pas spécialement besoin d’un constructeur pour fabriquer un produit commercialisable.
Des fabricants qui ont toujours joué le jeu
Jusqu’à présent, la stratégie de Google au niveau hardware a toujours été de s’appuyer sur des fabricants partenaires. La gamme Nexus est ainsi née grâce au savoir-faire de plusieurs marques qui se sont succédées avec le temps : HTC (Nexus One, Nexus 9), Samsung (Nexus S, Galaxy Nexus, Nexus 10), LG (Nexus 4, Nexus 5, Nexus 5X), Asus (Nexus 7, Nexus Player), Motorola (Nexus 6) et dernièrement Huawei (Nexus 6P). S’il est de notoriété publique que la rémunération financière ne vaut pas toujours le travail fourni par les constructeurs, ce partenariat sert aussi à offrir de la visibilité à la marque (notamment pour Huawei qui souhaite renforcer sa position récemment acquise dans le Top 3 mondial). Ce qui explique leur implication globale.
En outre, les projets matériels de Google ont pratiquement toujours été soutenus par un constructeur. C’est le cas de Tango, par exemple, dont les unités de développement sont prises en charge par LG. Et cela devrait aussi être le cas d’Ara dont l’écosystème de composants est développé par des constructeurs spécialisés (comme Toshiba). Rien n’indique aujourd’hui que Google souhaite se passer, au moins en partie, des services des fabricants pour étoffer l’écosystème Android partout dans le monde. Évidemment, dès que Google présentera son premier mobile, ces relations risquent d’être un peu plus compliquées. Reste à savoir, pour Sundar Pichai, si le jeu en vaut la chandelle.
