Contrairement au marché du PC où il a toujours couru en tête, devant AMD/ATI, nVidia connait quelques difficultés à s’imposer sur le segment en très forte croissance des smartphones et des tablettes. Alors même que le marché grandit, le nombre de produits avec un Tegra en son sein n’est pas si important. Notamment pour Tegra 4 que le Caméléon n’a réussi à vendre qu’à Toshiba, Xiaomi ou encore ZTE. D’où le lancement en février dernier du Tegra 4i, un chipset plus petit, plus économe et moins cher. Mais cela ne semble pas être suffisant : nVidia vient d’annoncer la vente de licences de ses processeurs graphiques Kepler. L’objectif est de convaincre les fondeurs concurrents d’adopter Kepler pour équiper leurs propres chipsets, et ainsi d’augmenter le nombre de smartphones potentiels où nVidia serait présent. Une stratégie de conquête indirecte plus proche de celle des graphiques.
Kepler est certainement l’une des meilleures innovations récentes de nVidia. Il s’agit d’une architecture qui accepte la programmation par le GPU. En d’autres termes, les applications utilisent la puissance du processeur graphique pour augmenter le nombre de calculs par seconde et soulager le processeur principal. Ainsi le système est plus fluide et consomme moins d’énergie. L’avantage de Kepler pour des chipsets comme Snapdragon de Qualcomm ou Clover Trail d’Intel serait indéniable : un même chipset serait plus performant avec Kepler. Des générations précédentes de processeurs suffiraient à animer des versions plus récentes de système d’exploitation mobile grâce au soutien du GPU. Le débat entre Exynos 4 et Exynos 5 ou entre Snapdragon 600 et 800 n’aurait plus lieu d’être puisqu’une grande partie de leurs performances dépendraient de la partie graphique.
Bien sûr cela augmenterait le prix de fabrication d’un chipset. Mais cela optimiserait aussi son cycle de vie et cela offrirait une nouvelle vie aux plates-formes vieillissantes. D’où un équilibre entre hausse des dépenses et économies. Donc Kepler représente beaucoup d’avantages. Mais aussi un inconvénient de taille : pour que le GPU puisse épauler le CPU, faut-il encore que l’OS ou l’application soit compatible. Si Windows 8 est nativement compatible avec cette technologie, Android ne l’est pas encore. Voilà le vrai risque.
Reste à savoir qui cela pourrait intéresser. Qualcomm, qui pourrait assurer un peu plus encore son leadership et descendre un peu plus en gamme pour convaincre des fabricants de mobile low cost. Texas Instrument, qui a clairement perdu pied dans cette guerre. Intel qui se bat désespérément pour réussir à convaincre les équipementiers. MediaTek, qui aurait une chance de concurrencer pleinement les fondeurs californiens. Ou Samsung qui parviendrait à rentabiliser mieux encore sa gamme Exynos. Chacun pourrait y voir un intérêt.
nVidia souhaite augmenter ses revenus sur la téléphonie mobile
La performance commerciale de la gamme Tegra 4 ne semble pas satisfaire nVidia. Le fondeur annonce son intention de mettre en location sa technologie de processeur graphique mobile appelée Kepler. Ainsi d’autres concepteurs de chipsets mobiles pourront s’en servir. Mais qui pourrait être intéressé ?
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