Les conditions de travail chez Foxconn s’améliorent, mais ne sont pas encore au top

L’histoire avait choqué le monde entier et avait amené certains consommateurs à boycotter les produits Apple : une série d’accidents et de suicides ont eu lieu entre 2010 et 2012 dans les locaux de Foxconn, le célèbre sous-traitant de la firme de Cupertino. Suite à ces révélations, la Fair Labor Association, un organisme international de surveillance des conditions de travail, s’est rendu dans trois usines de montage et a émis, en mars 2012, un document dénonçant de nombreux manquements (360 précisément). Il s’agissait de problème de sécurité et de santé, mais également du temps de travail. Dès lors, l’association est retournée plusieurs fois dans les trois usines de Guanlan, Longhua et Chengdu pour constater les progrès.

D’où ce second rapport qui prouve que les conditions de travail s’améliorent. Au 30 juin 2012, 78,9 % des 360 problèmes étaient résolus. Au 31 décembre 2012, 70 problèmes supplémentaires n’existaient plus. Soit un taux de 98,3 %. Reste 6 problèmes que Foxconn doit résoudre avant la fin du mois de juin, date imposée par la Fair Labor Association. Il s’agit principalement du nombre d’heures travaillées par semaine qui dépasse le cadre légal des 40 heures hebdomadaires et 9 heures supplémentaires maximum. Or, compte tenu des délais de livraison imposés par Apple, Foxconn avoue être dans l’incapacité actuellement de réduire le temps de travail de ses ouvriers. Dans une interview accordée à Reuters, un porte-parole de l’assembleur avoue qu’il leur faudrait plus de temps. D’autant que ce dernier ne veut pas se fâcher avec Apple qui représente de 60 à 70 % de son chiffre d’affaires.

Paradoxe de la situation, les ouvriers sont majoritairement demandeurs d’heures supplémentaires. Le personnel de Foxconn est constitué de nombreux travailleurs en provenance d’autres régions chinoises, venus chez l’assembleur pour obtenir un boulot, mais surtout de l'argent. Certains d’entre eux n'apprécient donc pas d'être soumis à une limitation du temps de travail et avouent même que si les heures supplémentaires sont encore réduites, ils partiront travailler ailleurs.