MediaTek peut-il vraiment s’implanter sur le haut de gamme ?

Pour MediaTek, comme beaucoup d’industriels chinois, il n’y a que la première place mondiale qui compte. Mais pour cela, il doit se battre face à face avec Qualcomm sur le terrain de ce dernier. Il pourrait recevoir l’aide providentielle d’un autre fondeur : Intel.

La Rédac LesMobiles - publié le 28/01/2015 à 17h21

Tout savoir sur : MediaTek peut-il vraiment s’implanter sur le haut de gamme ?

Le destin de MediaTek et de Qualcomm est d’une certaine manière totalement opposé. Et pourtant les deux entreprises se ressemblent. Elles doivent toutes les deux leurs succès à la téléphonie mobile. Elles tentent depuis plusieurs années de s’approprier une partie du marché de l’autre. Et pourtant, elles n’ont jamais semblé aussi puissantes l’une que l’autre.

Comme Qualcomm qui a décliné son catalogue de chipsets dans l’entrée de gamme avec les séries 400 et 200 pour convaincre des constructeurs chinois, MediaTek essaie de monter en compétences sur le haut de gamme pour intégrer dans des modèles premium ses chipsets, notamment le MT6595 que nous retrouvons dans le très réussi MX4 de Meizu. Mais pour réussir à déloger Qualcomm, aussi bien du haut de gamme que de sa place de leader des fondeurs en téléphonie mobile, le Chinois doit aller se battre du bon côté du Pacifique, véritable relais de croissance pour son activité.

Une vision de plus en plus occidentale

Comme le présente l’édition américaine de CNET dans un article très intéressant, MediaTek s’est implanté aux États-Unis depuis 2014. Et plus précisément à San Diego, au coeur du fief californien de Qualcomm. Devenu son voisin de palier, l’industriel chinois développe des centres de recherche et développement, s’acoquine avec les opérateurs américains (notamment avec Verizon et AT&T) et dépense de l’argent pour créer des chipsets plus puissants.

En 2006, l’entreprise y dépensait 8 % de son chiffre d’affaires. En 2013, le chiffre a plus que doublé (19 %). D’autant que le chiffre d’affaires de l’entreprise n’est plus le même. MediaTek a gagné sur le quatrième trimestre 2014 1,8 milliard de dollars, en progression de 47 %. Comparativement, Qualcomm a vendu pour 6,7 milliards de dollars de composants, en hausse de 3 % seulement. Les bénéfices de MediaTek ont quant à eux progressé de 58 % (+26 % chez Qualcomm).

Un succès qui attire un partenaire potentiel ?

Et cette performance aurait même attiré le regard d’un autre fondeur, jusqu’ici assez malheureux dans la téléphonie mobile : Intel. Le géant de Santa Clara aurait même réfléchi à une acquisition de MediaTek, lequel est aujourd’hui valorisé 28 milliards de dollars. Une association niée évidemment par l’acteur chinois qui ne conçoit pas son activité sous le giron d’un autre. Et pourtant, cette association aurait du sens : Intel parviendrait enfin à s’implanter en téléphonie (ce qu’il n’a pas réussi à faire avec sa gamme Atom). Et MediaTek bénéficierait de l’aura d’Intel sur le marché américain, l’un des plus compliqués pour une entreprise chinoise (il suffit de se rappeler des critiques du gouvernement américain contre Huawei).

Est-ce toutefois possible ? Il n’y a que très peu de chances. D’abord, à cause du protectionnisme chinois : MediaTek est devenu un trésor national, au même titre que Lenovo, Haier, Foxconn ou Huawei. Impossible de laisser une telle entreprise à une tutelle américaine. Nous avons déjà évoqué cette question à l’occasion d’une rumeur affirmant que Facebook souhaitait entrer au capital de Xiaomi. Ensuite parce que MediaTek souhaite réussir indépendamment. Reste à savoir s’il réussira à convaincre en haut de gamme les marques qui vendent en occident. Et, in fine, le consommateur.

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