Nintendo ne va pas bien. Indéniablement, sa dernière console de salon ne se vend pas, ce qui a des répercussions non seulement sur la vente des jeux, sur les partenariats avec les éditeurs (Electronic Arts a officiellement annoncé son intention de ne plus produire de jeux sur Wii U), mais aussi sur sa gamme de consoles portables, 3DS, 3DSXL et 2DS. Indéniablement, Nintendo a raté deux virages technologiques, celui de la HD et celui de la mobilité. S'il a tenté de se corriger le premier avec la Wii U, il espère maintenant pouvoir rattraper le second (par les branches).
Le mystère de la stratégie mobile de Nintendo
Depuis la déclaration de Satoru Iwata lors de la présentation des résultats de Nintendo, tout un chacun se lance dans sa théorie pour comprendre la stratégie à venir de Nintendo. Nous pensons que celle-ci n'est même pas encore définie. Les analystes financiers japonais, eux, estiment le contraire : Satoru Iwata et Shigeru Miyamoto, le papa de Mario et Zelda, auraient déjà leur idée sur la question. Une dépêche publiée par le site de la Bourse de Tokyo, Nikkei.com, explique que la mobilité servira à promouvoir les jeux disponibles sur les consoles.
Cela passerait par deux options. Une première serait la diffusion d'un beau trailer ventant, comme à la télévision, les mérites d'un titre en cours de lancement. Une seconde serait la mise à disposition d'un minijeu gratuit, voire même une version d'essai d'un titre vendu sur console. Le but serait de toucher une nouvelle population de joueurs et de les attirer vers les plates-formes de Nintendo, non plus par l'expérience unique (celle du Wii U Gamepad ou de l'écran stéréoscopique de la 3DS), mais par les contenus.
Nintendo connaît-il vraiment les joueurs et les utilisateurs de smartphone ?
Si dans le fond, ce n'est pas idiot que d'essayer de toucher les joueurs partis sur smartphones et tablettes grâce à du contenu gratuit, cette stratégie démontre un décalage évident vis-à-vis des pratiques ludiques actuelles. Car, les terminaux nomades ne sont pas juste des petits téléviseurs interactifs d'un nouveau genre, juste bons à faire du marketing et de la publicité. Ce sont aussi des consoles, des manettes et des écrans secondaires. Si la théorie des analystes du Nikkei est la bonne, nous pouvons craindre et attendre une quatrième année consécutive de pertes nettes pour Nintendo en 2014.