Google Glass et autres « wearables » sont bannis des cinémas américains

Par La Rédac LesMobiles - 31 octobre 2014 à 14:18
Les accessoires connectés ne sont plus les bienvenus dans les salles de cinéma aux États-Unis. Deux organismes représentatifs du cinéma, la MPAA et la NATO, ont modifié leur politique conjointe antipiratage qui bannit ces produits des salles obscures.
image de couverture lesmobiles

Les Google Glass sont assurément un beau produit technologique. Mais elles posent quelques questions au niveau éthique et du droit à l’image. Car les Glass sont équipées d’une caméra frontale avec laquelle l’usager prend des photos et des vidéos. Et l’ensemble est publiable immédiatement sur Internet grâce à la connectivité du smartphone compagnon. Dans une étude datant du printemps dernier, 72 % des consommateurs américains affirmaient voir les Glass comme une avancée technologique, mais un risque pour le respect de leur vie privée. Aux États-Unis, certains propriétaires de lieux publics ont pris quelques mesures. Les Glass ont été interdites dans certains bars à San Francisco, ainsi que dans toutes les salles de cinéma « Drafthouse ». Et cela s’étend rapidement.

Les lunettes interactives interdites de cinéma

Car l’interdiction s’étend dorénavant à toutes les salles de cinéma sur l’ensemble du territoire américain. Un avis qui concerne aussi bien les Glass que tous les accessoires connectés capables de réaliser des enregistrements vidéo. Deux associations professionnelles du milieu cinématographique, la toute-puissante MPAA (Motion Picture Association of America) et la moins connue NATO (National Association of Theater Owners) ont publié une mise à jour de leur politique commune pour lutter contre le piratage.

La note indique que les accessoires connectés devront être rangés et éteints par leurs propriétaires avant d’entrer en salle. Une obligation qui concerne déjà les smartphones et les téléphones portables. Si une personne refuse de les enlever, il lui sera alors demandé de quitter la salle (sans être remboursée, bien sûr). Évidemment, la principale préoccupation de la MPAA et de la NATO est d’empêcher les spectateurs d’enregistrer illicitement tout ou partie d’un film. Avec les Google Glass sur le nez et un large espace de stockage dans le smartphone, il est facile d’imaginer un spectateur filmant très simplement l’écran géant en face de lui. Cette interdiction a déjà été prise pour les mêmes raisons par l’association britannique des gestionnaires de cinéma, quelques jours après le lancement officiel au Royaume-Uni des Glass.

Une lutte symbolique ?

Cette décision, un peu décalée vis-à-vis de la réalité (quelqu’un qui prendra la peine de regarder le screener d’un film réalisé à partir d’une paire de lunettes interactives est une personne qui ne paiera de toute façon jamais sa place pour aller voir ce film), est révélatrice de l’incapacité chronique des institutions professionnelles liées aux biens culturels à s’adapter intelligemment aux nouvelles technologies et aux nouveaux usages. Les acteurs de la musique, des films, du livre, de la bande dessinée et même du jeu vidéo prennent régulièrement des décisions qui sont inefficaces (combien de consommateurs sont propriétaires aujourd’hui d’une paire de Glass ?), voire même contreproductives.

Car la vraie problématique liée à l’usage des produits technologiques dans une salle de cinéma n’est pas liée au piratage, mais au respect des autres. Voir votre voisin passer un coup de fil durant un film c’est agaçant. Voir un autre spectateur jouer sur sa tablette, c’est rageant. Voir quelques rangs devant vous le petit écran d’une montre connectée clignoter à chaque alerte Facebook, c’est même usant. Même si elle est dure, cette décision est donc certainement la bonne, même si Glass n’est finalement qu’un bouc-émissaire.

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