Après plusieurs mois de rumeurs et une présentation sous verre, le premier smartphone qui se replie en trois de Samsung est enfin une réalité. Mais qu’est-ce qui fait de ce nouveau modèle un appareil si exceptionnel ?
Le premier point qui rend le Galaxy Z TriFold particulièrement attractif tient à son format : un smartphone qui se plie en trois pour offrir, une fois déployé, un écran de 10 pouces au ratio proche de 4:3. Fermé, il se comporte comme un appareil « classique » de 6,5 pouces avec un écran de couverture AMOLED 120 Hz (1080 x 2520 pixels), ce qui évite de devoir tout le temps le déplier pour les usages rapides comme les messages, les appels ou les réseaux sociaux.
Déplié, selon Samsung, l’utilisateur dispose d’une surface équivalente à trois smartphones de 6,5 pouces alignés, ce qui permet d’afficher plusieurs applications côte à côte de manière bien plus confortable que sur les pliables à double écran.

Cette diagonale, associée à une luminosité pouvant atteindre 1600 cd/m² sur l’écran interne et 2600 cd/m² sur l’écran externe, ainsi qu’à une fréquence de rafraîchissement pouvant aller jusqu’à 120 Hz, place le TriFold au niveau des meilleurs appareils actuels pour la consultation de contenus, le multitâche et bien sûr le jeu. Pour la vidéo ou le streaming, l’idée d’avoir une « mini tablette » qui se replie dans la poche a un intérêt évident, là où un pliable plus petit reste parfois un compromis entre deux formats. D’après la marque, la charnière et la structure de l’écran ont été retravaillées pour limiter le pli visible et offrir une surface la plus homogène possible, ce qui peut renforcer la sensation d’immersion.

Une prouesse de design et de matériaux
Le second élément qui alimente l’image d’appareil d’exception concerne la conception matérielle. Mesuré à 3,9 mm d’épaisseur au point le plus fin lorsqu’il est complètement déplié, le Galaxy Z TriFold est plus fin ouvert que certains pliables traditionnels comme le Galaxy Z Fold7, tout en intégrant une seconde charnière et un panneau supplémentaire. Replié, il affiche 12,9 mm d’épaisseur et un poids de 309 g, ce qui reste conséquent mais cohérent pour un appareil de ce type et inférieur à ce que l’on aurait pu attendre pour un triple écran de 10 pouces. Cette relative compacité explique en partie pourquoi l’appareil est perçu comme impressionnant : il transforme un volume proche d’un gros smartphone en véritable station de travail mobile. Concrètement, il fait 159,2 x 75 x 12,9 mm lorsqu’il est totalement fermé.

Pour y parvenir, Samsung a misé sur une nouvelle version de son Armor FlexHinge, avec deux charnières de tailles différentes montées sur une structure à double rail, afin d’assurer un pliage fluide et stable malgré une répartition inégale des composants. Le boîtier des charnières est en titane, un matériau apprécié pour son rapport solidité/poids, tandis que le cadre recourt à un alliage d’Advanced Armor Aluminum pour augmenter la rigidité sans alourdir l’ensemble.
La face arrière en polymère renforcé de fibres céramique-verre aide à conserver une grande finesse tout en limitant les risques de fissures. De plus, un système d’alerte avertit l’utilisateur en cas de pliage incorrect grâce à des messages à l’écran et des vibrations. L’ensemble est certifié IP48, ce qui ajoute un niveau de protection assez rare pour un appareil tri-pliable.

Puissance, IA et photo : une fiche technique de vitrine
Ce qui nourrit aussi l’image très flatteuse du Galaxy Z TriFold, c’est sa fiche technique. Le smartphone embarque le Snapdragon 8 Elite Mobile Platform for Galaxy gravé en 3 nm, avec 16 Go de RAM et jusqu’à 1 To de stockage interne, sans microSD. Sur le papier, cette configuration le place au niveau des meilleurs flagships Android de 2025, voire au-dessus de nombre d’entre eux en termes de mémoire vive et de capacité de stockage. La batterie de 5600 mAh, répartie en trois cellules dans chacun des panneaux, représente la plus grosse capacité jamais introduite par Samsung dans un smartphone pliable, avec recharge filaire 45 W, recharge sans fil 15 W et recharge inversée. L’idée d’un appareil tri-pliable capable de tenir une journée en usage intensif, tout en alimentant un écran de 10 pouces, participe clairement au côté « impressionnant » du produit, même si cela devra être confirmé par des tests.
Sur la photo, Samsung aligne un capteur grand-angle de 200 mégapixels avec stabilisation optique et zoom de qualité optique 2x, un ultra grand-angle de 12 mégapixels et un téléobjectif de 10 mégapixels avec zoom optique 3x et zoom numérique jusqu’à 30x, en plus de deux caméras frontales de 10 mégapixels (une sur l’écran interne et une sur l’écran de couverture).
Cette configuration rapproche le TriFold des smartphones photo les plus ambitieux du marché. En parallèle, Galaxy AI prend une place centrale : selon Samsung, les fonctions Photo Assist, Generative Edit ou Sketch to Image ont été pensées pour exploiter pleinement la grande surface, avec la possibilité de comparer avant/après côte à côte ou de travailler sur des créations visuelles plus complexes.

L’intégration de Gemini Live, capable de comprendre ce qui s’affiche à l’écran ou ce que capte la caméra pour répondre à des requêtes contextuelles, renforce encore l’impression d’un appareil conçu pour exploiter au maximum les nouveaux usages de l’IA générative.

Un vrai « bureau de poche » avec DeX autonome
Enfin, l’un des points qui expliquent pourquoi ce TriFold est présenté comme si particulier tient à Samsung DeX. Pour la première fois, d’après le constructeur, DeX est disponible en mode autonome sur un smartphone, avec une interface pensée pour cet écran de 10 pouces. L’utilisateur peut créer jusqu’à quatre espaces de travail, chacun pouvant exécuter cinq applications simultanément, ce qui donne la possibilité de passer d’un bureau à l’autre sans perdre son organisation.
En ajoutant un écran externe en mode Extended Mode, un clavier et une souris Bluetooth, le TriFold se comporte alors comme une véritable machine de travail nomade, avec glisser-déposer d’applications entre l’écran interne et le moniteur. Par rapport aux autres pliables du marché, souvent limités à un usage hybride smartphone/tablette, cette approche rapproche davantage le Galaxy Z TriFold d’un petit ordinateur, sans abandonner la compacité d’un appareil de poche.

Face aux tri-pliables concurrents comme le Huawei Mate XT, qui propose également un grand écran d’environ 10 pouces mais fonctionne sous HarmonyOS, le Galaxy Z TriFold se démarque par le fait qu’il s’appuie sur Android 16, One UI 8, l’écosystème Google et un ensemble très poussé de fonctions d’IA et de productivité. Certes, son prix annoncé d’environ 2443 dollars en Corée du Sud, et sa disponibilité limitée à certains marchés et canaux de distribution, en font un produit de niche davantage pensé comme une vitrine technologique que comme un futur best-seller. Mais pour les utilisateurs qui recherchent une machine de travail et de création transportable, cumulant grand écran, puissance, IA et écosystème Android complet, ce concentré d’innovations contribue largement à l’image d’un Galaxy Z TriFold « génial » sur le papier, en attendant les premiers tests en conditions réelles.