L’un des avantages d’iOS vis-à-vis d’Android est la quasi-absence de fragmentation de son système d’exploitation. Même si nous pouvons déplorer que certains usagers soient laissés sur le bord de la route par Apple (cette année il s’agit des propriétaires d’iPhone 4), il faut cependant saluer l’incroyable capacité de son parc installé à profiter des dernières versions de son OS. iOS 7, par exemple, était installé sur 90 % des terminaux nomades Apple (iPhone, iPad et iPod Touch) la veille du lancement d’iOS 8. En comparaison, KitKat est utilisé sur 24,5 % des smartphones et tablettes Android, alors que cette version de l’OS a été publiée par Google en octobre dernier.
iOS 8 proche des 50 % d'adoption
iOS 8 est disponible depuis une semaine maintenant et les premiers chiffres tombent sur son installation sur le parc installé de terminaux Apple. Officiellement, 46 % d’entre eux sont passés sous iOS 8 en une semaine. Voilà qui devrait en faire réfléchir plus d’un. iOS 7 reste cependant pour l’instant la version la plus courante, avec 49 %. Les versions précédentes culminent, ensemble, à 5 %. Un chiffre très raisonnable. Vous remarquerez que la part d’iOS 7 additionnée à celle d’iOS 8 est supérieure de 5 % à celle d’iOS 7 avant le 17 septembre dernier. Ce qui montre que la proportion de terminaux fonctionnant sur iOS 6 ou moins a diminué de moitié. Certainement un effet conjugué du renouvellement des terminaux et de l’augmentation de la base installée.
Une adoption moins rapide que celle d'iOS 7
Cependant tout n’est pas totalement rose pour Apple. Les chiffres officiels ne disent pas qu’iOS 8 a connu un départ beaucoup moins rapide qu’iOS 7. Selon des études, entre autres, de MixPanel et Appsee, deux éditeurs d’outils de monitoring d’applications, iOS 8 a été installé par 17 % de la base installée dans les 24 premières heures, soit deux fois moins que son prédécesseur qui culminait à 38 % la première journée.
Selon certains observateurs, plusieurs pistes expliquent cette différence. D’abord, iOS 7 était la première version avec le flat design de Jony Ive. Une vraie révolution ergonomique après 6 versions majeures exploitant la même architecture graphique. Cette nouveauté aurait provoqué une adoption spontanée très rapide. Beaucoup plus rapide qu’iOS 6 et iOS 8. À l’inverse, iOS 8 n’apporte pas de changements visuels aussi importants.
Une archive qui pèse trop lourd
Seconde raison, iOS 8 serait trop lourd à télécharger et à installer sur les anciens smartphones. Sans passer par un PC, l’archive pèse plus d’un 1 Go. Et il faut également prévoir 600 Mo d’espace supplémentaire pour l’installation. Un espace qu’il faut prévoir même en passant par iTunes. Les usagers, surtout ceux qui ont un smartphone avec 16 Go d’espace seulement, devront faire quelques concessions (photos, applications, etc.) pour profiter d’iOS 8. Sans parler des problèmes de ralentissement relevés par certains tests sur d'anciens modèles d'iPhone.
Enfin, l’aspect sécurité n’est pas à exclure. Selon MixPanel, certaines entreprises demandent à leurs employés de ne pas appliquer la mise à jour, pour des raisons de sécurité informatiques. Tous les ans, les informaticiens découvrent des failles dans la première mouture de la nouvelle version d’iOS, lesquelles sont comblées avec la première mise à jour (voir avec de petits patchs). Il faudra donc certainement attendre iOS 8.0.1 pour voir la base installée professionnelle abandonner iOS 7.