Contrôle parental : comment protéger la vie numérique des enfants

Le numérique fait aujourd’hui partie du quotidien des plus jeunes. Depuis un ordinateur, un smartphone ou une tablette, ils peuvent accéder à Internet pour rester en contact, regarder des vidéos ou jouer. Si ces usages présentent des avantages, ils exposent aussi à des risques : contenus inadaptés, achats non souhaités, partage d’informations personnelles. Le contrôle parental vise à limiter ces risques en offrant aux parents des outils de supervision et de régulation.

Gildas De Souza - modifié le 18/09/2025 à 15h07
    Contrôle parental : comment protéger la vie numérique des enfants
Sommaire

Quelle est l’utilité du contrôle parental ?

Le contrôle parental permet aux parents de sécuriser la vie numérique de leurs enfants. Selon l’outil, il est possible de :

  • Vérifier l’historique de navigation et consulter les sites fréquentés ;
  • Filtrer ou restreindre les résultats sur les moteurs de recherche pour limiter l’accès aux contenus pour adultes ;
  • Bloquer ou limiter l’accès à certaines applications et jeux via des listes blanches/noires ou des contrôles par catégorie d’âge ;
  • Définir des limites de temps d’utilisation (quotidiennes, hebdomadaires) et des plages horaires (par ex. couvre-feu nocturne) ;
  • Empêcher les achats intégrés ou exiger une validation parentale pour les achats sur les stores ;
  • Limiter la saisie d’informations personnelles dans certaines applications, selon les fonctions de l’outil.

Attention : toutes les fonctionnalités ne sont pas disponibles sur tous les outils ni sur tous les systèmes d’exploitation. Il est important de vérifier les capacités exactes de l’outil choisi avant d’en faire une condition d’achat.

Comment installer un contrôle parental sur smartphone (ou ordinateur) ?

Sur iPhone (iOS)

Apple propose l’outil Temps d’écran (Screen Time). Il permet de définir des limites d’application, d’établir un code parental, de restreindre les contenus et de gérer les achats. 

Dans les réglages : 

  • Réglages > Temps d’écran > Activer, puis choisir Ceci est l’iPhone de mon enfant et configurer un code.

Sur Android

Google propose Family Link, une application qui permet de gérer un compte enfant, fixer des limites d’utilisation, approuver ou bloquer les applications et suivre l’activité. Family Link peut être configuré lors du premier démarrage d’un appareil ou via l’application dédiée.

Sur ordinateur (Windows / macOS)

Les systèmes modernes intègrent des fonctions de contrôle parental : Microsoft propose Microsoft Family Safety, Apple inclut des contrôles via les comptes familiaux iCloud. 

  • Sur Mac, les contrôles se trouvent dans Préférences Système, et sur Windows dans les paramètres Comptes > Famille. Ces outils s’appuient souvent sur des comptes utilisateurs distincts (profil parent / profil enfant).

Remarque : l’expérience varie selon la version du système et la disponibilité des services dans le pays. Certains filtres ne s’appliquent pas de façon uniforme à toutes les applications (par exemple, les navigateurs peuvent contourner certains filtres si l’outil n’est pas correctement configuré).

Quelles solutions proposent les opérateurs de téléphonie et les fournisseurs d’accès ?

Les principaux opérateurs proposent des options de contrôle parental, parfois incluses ou disponibles en option payante. Les fonctionnalités et le tarif varient : filtrage des contenus, limites de temps, gestion multi-appareils et géolocalisation.

Bouygues Telecom

Offre premium basée sur Qustodio, compatible Android, iOS, Windows et macOS. Permet de gérer le temps d’écran, filtrer les contenus et géolocaliser les appareils.

SFR

Commercialise l’offre SFR Family (Coach, Teens, Kids) pour superviser plusieurs appareils et définir des règles d’usage. Option payante autour de 5 €/mois.

Orange

Propose plusieurs solutions : activation mobile via l’espace client, outils intégrés, et partenariats comme Xooloo. Tarifs et modalités selon l’abonnement.

Free

Offre désormais McAfee Safe Family, activable via l’espace abonné. Les anciennes solutions maison ont été remplacées par des partenariats éditeurs.

Conseil pratique : avant de souscrire, comparez les fonctionnalités (nombre d’appareils gérés, filtrage web, géolocalisation, rapport d’utilisation) et vérifiez si l’option fonctionne hors du réseau de l’opérateur (en mobilité, sur Wi-Fi public, etc.).

Cadre légal : préinstallation du contrôle parental

En France, la loi n°2022-300 du 2 mars 2022 encadre le renforcement du contrôle parental sur les moyens d’accès à Internet. Le décret d’application prévoit que, depuis le 13 juillet 2024, les terminaux connectés commercialisés en France doivent proposer un dispositif de contrôle parental lors du premier démarrage (activation proposée à l’utilisateur). 

Cette obligation concerne une large gamme d’appareils (smartphones, tablettes, consoles, TV connectées, etc.), mais elle n’est pas rétroactive : les appareils mis sur le marché avant cette date ne sont pas obligatoirement concernés.

Autrement dit, depuis mi-2024, les fabricants doivent offrir la possibilité d’activer un contrôle parental ; en pratique, la qualité et l’étendue des outils intégrés restent variables d’un constructeur à l’autre.

Solutions indépendantes (éditeurs)

Si les outils préinstallés ou les offres opérateurs ne suffisent pas, des éditeurs tiers proposent des suites complètes de contrôle parental : Qustodio, McAfee Safe Family, Xooloo, Qustodio, Norton Family, etc. 

Ces solutions offrent souvent des fonctions avancées (monitoring des réseaux sociaux, rapports détaillés, géolocalisation, bloqueurs d’applications) mais sont généralement payantes. Les éditeurs proposent le plus souvent une période d’essai gratuite.

Par exemple, Qustodio est commercialisé auprès du grand public et par certains opérateurs en marque blanche (voir Bouygues). Xooloo, qui propose notamment des fonctions de « digital coach », est utilisé par plusieurs opérateurs et est régulièrement cité dans les comparatifs officiels.

À noter : la protection proposée par ces applications repose souvent sur des services cloud et des permissions étendues sur l’appareil ; il convient donc de lire attentivement la politique de confidentialité et les conditions de traitement des données, en particulier pour les mineurs.

Conclusion et bonnes pratiques

Le contrôle parental est un outil utile mais non suffisant : il doit s’accompagner d’un dialogue et d’une éducation aux usages numériques. Quelques recommandations pratiques :

  1. Configurer le contrôle parental dès la mise en service de l’appareil (si possible) et noter la date et le code de supervision ;
  2. Choisir un outil adapté (intégré OS, solution opérateur, ou éditeur tiers) en vérifiant les fonctionnalités clés ;
  3. Mettre à jour régulièrement l’appareil et l’application de contrôle (corrige les failles et améliore le filtrage) ;
  4. Préférer la transparence : expliquer au jeune pourquoi des règles sont mises en place ;
  5. Vérifier la conformité à la législation et conserver la trace des conditions d’activation pour les appareils achetés avant juillet 2024.
Gildas De Souza

Gildas De Souza

Rédacteur spécialiste Smartphones

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