Les pays arabes seront-il le prochain eldorado de la téléphonie ?

Le marché chinois est toujours en progression. Mais il ne présente certainement plus les mêmes opportunités qu’auparavant. La croissance est moins impressionnante et la concurrence y est toujours aussi forte. Peut-être même plus qu’auparavant. Les constructeurs cherchent donc depuis un an un nouveau relais de croissance pour les prochaines années. L’Inde fait partie des territoires privilégiés, ainsi que le Brésil. Ces deux pays montrent d’excellents taux de croissance. L’Afrique fait également partie des territoires prometteurs, même si les stratégies globales sont, comme en Europe, plus difficiles à déployer. Dernier exemple en date : le « monde » arabe.

Un marché couvrant 18 pays

Ce dernier a été cité dans une étude publiée la semaine dernière par la GSMA, l’association internationale de la téléphonie mobile (celle qui organise le Mobile World Congress de Barcelone). Selon ce document, si la téléphonie mobile y est déjà bien représentée, l’adoption du haut débit mobile y sera fulgurante dans les cinq prochaines années. Pour établir cette conclusion, la GSMA s’est concentrée sur 18 pays arabes répartis sur deux continents : l’Afrique et le Moyen-Orient. Nous y retrouvons principalement le Maghreb et les pays compris entre la Turquie au Nord, l’Iran à l’Est, la Mer rouge à l’Ouest et l’océan Indien au Sud. Sont compris dans le calcul l’Algérie, l’Arabie Saoudite, Bahreïn, les Émirats Arabes Unis, l’Égypte, l’Irak, la Jordanie, le Koweït, le Liban, le Maroc, Oman, la Palestine, le Qatar, le Soudan, la Syrie, la Tunisie et le Yémen.

Dans l’ensemble de ces pays, la GSMA a recensé fin 2014 quelque 199 millions d’abonnés à un service de téléphonie mobile, représentant 54 % de la population. Mais dans ce chiffre, les disparités sont nombreuses. Les pays du golfe atteignent pratiquement les 75 % de la population touchée, tandis que d’autres (Yémen, Palestine, Syrie, Soudan) ne dépassent pas les 50 %. En pourcentage, l’augmentation ne sera pas fulgurante d’ici 2020, puisque la GSMA attend une augmentation de 3 points seulement. Mais la population de cette région devrait progresser. Soit un nombre d’abonnés qui devrait passer à 233 millions.

Un marché de 327 millions de smartphones en 2020

Évidemment, l’intérêt n’est pas dans le nombre d’abonnés ou de téléphones en circulation, mais le nombre de connexions à Internet avec un mobile et donc de smartphones dans le parc installé. Aujourd’hui, ce sont 34 % des connexions à Internet qui sont faites via la 3G ou la 4G, soit 140 millions de connexions. Mais dans cinq ans, ce chiffre devrait passer à 69 %, soit 350 millions de connexions sur les 500 millions qui se feront en 2020. Un triplement du nombre de connexions, cela ne veut pas dire que chaque personne se connectera trois fois plus. Cela veut dire que le nombre d’abonnés équipés d’un smartphone va progresser. Selon la GSMA, ce chiffre passera de 117 millions en 2014 à 327 millions dans cinq ans. Reste à savoir qui parviendra à accaparer le gros de ce marché. La majorité des grandes marques y est déjà présente : Apple, Samsung, HTC, Huawei, LG, Sony, etc. Mais après un tel discours, d’autres devraient également y débarquer.

La GSMA se félicite naturellement que les opérateurs, les constructeurs d’infrastructure et les gouvernements investissent lourdement dans ces pays, car l’amélioration des services et des structures mobiles sera bénéfique pour les consommateurs, mais aussi pour l’emploi local. Ce sont 115 milliards de dollars qui ont été investis en 2014. Un chiffre qui augmentera jusqu’à 160 milliards de dollars en 2020.