Samsung ralentit sa progression dans le mobile et inquiète les investisseurs

Les résultats de Samsung sur le second semestre 2013 (clos au 30 juin dernier) sont attendus pour le 26 juillet prochain. Et déjà Samsung donne une petite indication sur ce qui sera annoncé dans trois semaines : un ralentissement de sa progression et des objectifs qui n’ont pas été atteints. L’ensemble du groupe devrait atteindre un résultat d’exploitation (c’est-à-dire le prix de vente des produits moins le cout de production et les charges de fonctionnent) compris entre 6,3 et 6,6 milliards d’euros. Les analystes financiers tablaient sur 6,8 milliards d’euros. Difficile de se rendre compte, mais à cette échelle, la différence est très importante. La sanction sur les marchés financiers a été immédiate : l’action Samsung perd 4 % à la Bourse de Séoul.

La raison de cette réévaluation à la baisse de ses objectifs tient principalement dans les résultats assez mitigés de la division téléphonie mobile. En effet, malgré le lancement plutôt réussi du Galaxy S4, avec 20 millions d’unités vendues en deux mois, le nombre d’unités livrées sur l’ensemble de la gamme semble ralentir. Au second trimestre 2013, Samsung a livré 74,5 millions de smartphones, soit une très belle augmentation de 50,2 % comparé au second trimestre 2012. Mais au premier trimestre 2013, le groupe a acheminé 70,7 millions d’unités, en augmentation séquentielle de 61 %. Ce sont les 10 points de différence sur une période qui inquiète, notamment parce que le Galaxy S4 aurait dû avoir un effet plus flagrant, non seulement par ses propres ventes, mais aussi par l’attirance qu’il exerce sur les consommateurs moins fortunés, lesquels se tourneraient alors vers des produits moins haut de gamme.

Cette tendance au ralentissement ne se ressent pas exclusivement chez Samsung. Ce ralentissement devrait toucher tous les acteurs positionnés sur le haut de gamme. Pourquoi ? Parce que le marché devient mature, comme l'expliquent des analystes interrogés par le Wall Street Journal. Les consommateurs qui achèteront des flagships le feront avec plus d’attention, pour renouveler leurs mobiles. La période bénie des taux de croissance à deux chiffres est dépassée et les constructeurs devront rivaliser d’imagination pour baisser les prix (et attirer les clients du milieu de gamme) tout en améliorant les caractéristiques techniques. Les marges vont donc naturellement chuter. Ce qui devrait favoriser des constructeurs chinois, déjà moins chers, comme ZTE ou Huawei.