Tout savoir sur : Samsung continuera d’utiliser les chipsets graphiques d’ARM
Nous ne cessons de l’affirmer : la téléphonie mobile est devenue un marché plus visuel (jeux, vidéos, photos, belles interfaces tactiles) qu’auditif (appels vocaux). De fait, l’image est importante. Et donc les technologies qui permettent de l’afficher. Nous parlons bien évidemment de l’écran, mais aussi du composant qui le contrôle : le processeur graphique. Aujourd’hui, nous en rencontrons plus ou moins régulièrement cinq : HD Graphics d’Intel, Kepler de nVidia, PowerVR d’Imagination Technologies, Adreno de Qualcomm et Mali d’ARM. Ces derniers sont intégrés à une grande majorité de chipset entrée et milieu de gamme. Et de plus en plus souvent des chipsets haut de gamme, comme chez MediaTek (Helio X20 par exemple) et Samsung (les 7410 et 7420 notamment).
Samsung fera encore confiance à ARM pour la partie graphique des Exynos
Un accord qui annonce une gamme Exynos plus grande
Cela fait d’ailleurs près de deux ans que Samsung intègre exclusivement des GPU Mali dans ses Exynos. Le dernier à proposer un PowerVR était l’Exynos 5410 du Galaxy S4. Et Samsung devrait encore s’appuyer sur ce partenariat pendant encore plusieurs années, puisque le constructeur et ARM ont signé un accord de licence à long terme de toute la gamme Mali, à commencer par la génération T800, la dernière en date. Elle est composée de quatre éléments : T820, T830, T860 et T880. Comme vous pouvez vous en douter, plus le chiffre monte, plus puissant est le GPU. Dans le communiqué de presse, ARM signale que Samsung profitera également des futures générations de processeurs graphiques. Attendez-vous donc à voir se multiplier les références Exynos avec GPU Mali.
Le premier pourrait d’ailleurs être l’Exynos 7580, un chipset apparu à deux reprises cette semaine. Une première fois dans une phablette de TCL. Et une seconde fois dans ce qu’il semble être le Galaxy S5 Neo. Il s’agirait d’un chipset milieu de gamme destiné à ouvrir la gamme Exynos à des constructeurs tiers, un relais de croissance considérable pour la branche semi-conducteurs de Samsung.
Un choix plus de raison et moins d'ambition
Nous nous posons évidemment la question du choix ARM Mali. Nous savons que ces processeurs graphiques sont particulièrement compétitifs dans deux domaines : l’économie d’argent et l’économie d’énergie. En revanche, en terme de puissance, ils ont toujours été à la traîne. Si l’octo-core du Galaxy S6, l’Exynos 7420, est aujourd’hui l’un des meilleurs en terme de performance brute (sinon le meilleur), il est cependant juste en dessous du Snapdragon 810 et son Adreno 430 en terme de graphisme. Son Mali-T760 MP8 est même largement surclassé par le Tegra K1 et son GPU formé de 192 coeurs Kepler. Les performances sont bien sûr très bonnes, mais la différence est là. Et sur le haut de gamme, aucune erreur n’est possible.
Bien sûr, aujourd’hui, Mali représente une solution de facilité pour Samsung qui exploite des coeurs applicatifs standards dans tous ses chipsets. La compatibilité est donc optimale et les coûts (acquisition, intégration et développement) relativement restreints. Des avantages considérables. Cependant, Samsung ne semble pas avoir cédé d’exclusivité à ARM. La porte reste donc ouverte non seulement à la concurrence (Imagination Technologies), mais aussi à des développements en interne. En effet, des rumeurs courent depuis septembre 2014 sur un GPU maison destiné à la gamme Exynos. D’autres bruits de couloir évoquent aussi des coeurs Cortex customisés (les fameux M1). Tout reste donc encore possible chez Samsung.
Et si ARM parvenait à nous étonner ?
Si Qualcomm a réussi à s’imposer dans le haut de gamme, ce n’est pas simplement parce que ses coeurs applicatifs Krait sont plus aboutis que les coeurs Cortex standards. C’est aussi parce que les GPU Adreno font partie des meilleurs. Si Apple a choisi les PowerVR, c’est également parce que ces processeurs sont de très bonne qualité. En continuant à acheter des licences d’exploitation chez ARM, Samsung semble à première vue privilégier l’économie et non l’excellence, même sur le haut de gamme. Ce qui est évidemment dommage. Cependant, aucun test de performance n’a encore été effectué sur cette génération Mali T800. Et l'architecture de cette dernière est très différente des deux précédentes (notamment par la présence de coprocesseurs dédiés à la gestion des pixels). Une bonne surprise n’est donc pas à exclure.