Huawei promet de rester avec Android... si ce dernier reste « ouvert »

Une fuite indiquait la semaine dernière que Huawei développait son propre OS dans le cas où il devrait couper les ponts avec Google et Android. Quelques jours plus tard, Richard Yu réaffirme son engagement au sein de l’écosystème Google tout en émettant ces conditions.

La Rédac LesMobiles - publié le 27/06/2016 à 16h01

Tout savoir sur : Huawei promet de rester avec Android... si ce dernier reste « ouvert »

La semaine dernière, le site The Information publiait une information émanant d’une fuite. Selon cette dernière, Huawei développerait son propre système d’exploitation dont le nom de code est Kirin OS. Le but : disposer d’un remplaçant à Android si jamais les conditions d’exploitation de l’OS de Google venaient à changer trop drastiquement. Une assurance, donc. Une stratégie équivalente à celle de Samsung avec Tizen, ce dernier animant aujourd’hui une poignée de téléphones (et quelques produits d’électronique grand public).

Un message à tiroir

Cependant, contrairement au géant coréen, Huawei n’a pas encore réussi à atteindre son objectif de notoriété et de visibilité. Grâce à son partenariat avec Google et au Nexus 6P, la marque Huawei est désormais reconnue auprès des technophiles. Il s’agirait donc désormais de l’être aussi auprès du grand public. Voilà pourquoi l’association avec Google continue d’être primordiale pour Huawei. Et voilà pourquoi Richard Yu a pris la peine de poster sur son compte Weibo un message allant dans ce sens.

Le contenu du message est politiquement correct, mais il recèle quelques informations à lire entre les lignes. Selon Richard Yu, Android, qui largement contribué à la démocratisation de la téléphonie intelligente, offre aujourd’hui le meilleur environnement pour développer une offre. Huawei continuera donc de soutenir l’OS de Google... tant que ce dernier restera ouvert et acceptera les modifications d’interface qui « répondent aux besoins des consommateurs, tels que celles d’EMUI ». Avec ce petit bout de phrase, Richard Yu exprime deux choses.

« Oui, j'ai un OS. Et alors ! »

Premièrement, il confirme que l’association avec Google n’est pas immuable. Tant que celle-ci répond à la stratégie de l’entreprise, cette dernière continuera de soutenir l’écosystème. En revanche, cela veut aussi dire que, si Google change les règles du jeu, il n’exclue pas la possibilité de changer son fusil d’épaule. Mais sur quel OS s’appuyer pour cela ? Windows 10 Mobile, Sailfish et autre Ubuntu sont des initiatives intéressantes, mais pas du tout à la hauteur des ambitions de Huawei qui cherche à dépasser Apple et même Samsung dans les 5 prochaines années. Ces propos confirmeraient presque l’existence de l’OS et expliqueraient pourquoi il a pris la décision d’investir dans sa création.

Deuxièmement, dans son message, Richard Yu exprime les conditions qui le feront rester dans l’environnement Android : le système doit rester ouvert et adaptable, afin d’y ajouter sa surcouche EMUI (dont la cinquième version sortira très bientôt). Sans cela, Richard Yu pourrait en effet prendre la décision de sortir de l’écosystème. Si le patron de Huawei peut se permettre d’émettre ce genre de propos sur les réseaux sociaux, c’est parce qu’il est aujourd’hui numéro 3 mondial. Et il sait que, dans les années à venir, le poids de sa contribution dans l’écosystème Android ne fera qu’augmenter (puisque celle de Samsung ne progressera certainement plus beaucoup en volume). Il est donc, à moyen terme le meilleur allié de Google pour continuer d’étendre le parc installé Android dans le monde, notamment en Asie où Huawei est bien implanté.

Un argument qui a vraiment du poids ?

Reste évidemment à savoir quelle sera la réaction de Google. Car ce n’est pas la première fois qu’un constructeur tente de s’imposer face à la firme de Mountain View. Samsung s’y est déjà essayé. Et compte tenu des difficultés de la firme coréenne à imposer Tizen, l’argument de l’OS alternatif n’est peut-être pas forcément le plus adapté pour impacter les décisions du géant américain. D’autant que rien n’indique aujourd’hui que Huawei parviendrait à faire mieux.

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